Pourquoi m’étiez vous des EXTAITS des dessins animés? pourquoi pas mettre le dessin animé complet , pour ceux qui n’ont pas vu
@jacquesherve : 1° s'agissant de Müller, j'ai fait part de mon regret qu'après avoir été si ... "magnétique" dans "L'Or Noir" (au point de devenir mon "bandit préféré" !), il perde singulièrement de son aura dans "Coke en Stock" ... jusqu'à devenir un sous-fifre du cheik Bab El Ehr doublé d'un piètre complice de Rastapopoulos, lequel étale déjà sa VULGARITE devant cet aréopage d'artistos et de "vedettes", tous êtres vains et stériles ... Il est… voir la suite
@jacquesherve : 1° s'agissant de Müller, j'ai fait part de mon regret qu'après avoir été si ... "magnétique" dans "L'Or Noir" (au point de devenir mon "bandit préféré" !), il perde singulièrement de son aura dans "Coke en Stock" ... jusqu'à devenir un sous-fifre du cheik Bab El Ehr doublé d'un piètre complice de Rastapopoulos, lequel étale déjà sa VULGARITE devant cet aréopage d'artistos et de "vedettes", tous êtres vains et stériles ... Il est "redescendu" au stade où on l'avait trouvé dans "L'Île Noire" en tant que "second" de Wronzoff ...
2° il est HEUREUX que Hergé ait renié ce premier scénario de l'aventure lunaire, proposé par Bernard Heuvelmans et Jacques Van Melkebeke et dans lequel on retrouvait le professeur Calys ... à ce point amoureux (!!!) de l’actrice Rita Hayworth que, désirant lui offrir un gigantesque diamant, il était voué à incarner le rôle du traître ... C'est encore plus DEBILE que la fin de "L'Alph-Art" selon Yves Rodier où l'on "voit" se dessiner une "idylle" (!!!) entre Tintin et Martien Vandezande !!! Une seule planche a été dessinée avec un texte qui n'est absolument pas de Hergé tant la scène nous présente un Tournesol absolument RIDICULE ...
3° j'ai déjà dit (mon intervention du 31 janvier 2014 dans le dossier "On a marché sur la Lune") que le suicide de Wolff (personnage pour qui j'éprouve une infinie pitié) relève d'un authentique "rachat" d'espèce RÉDEMPTEUR quand, d'une part, il empêche Jorgen de procéder à un triple meurtre (et le tue involontairement dans la bagarre qui s'ensuit), et d'autre part, décide de faire le sacrifice de sa vie (donc, de se "racheter" à ses yeux et aux yeux de ceux qu'il a trahi) pour sauver ces derniers ... Un tel acte, s'inscrivant dans le tragique fondamental d'un destin, peut parfois se justifier en tant que justifiant une vie, dépassant les limites "humaines trop humaines" de la matière et rejoignant l'Esprit ... Car c'est non seulement pour se racheter que Wolff se suicide ("Pardonnez-moi le mal que je vous ai fait" - OML, 55-I-3 -) mais aussi par une forme ... d'AMOUR que dévoile l'Espoir ("Moi parti, j'espère que vous aurez assez d'oxygène pour arriver vivants jusqu'à la terre) ... C'est que ... "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" - Jean 15 - 13 ... !!! C'est bien pourquoi l'imaginer avoir "peur" de se confronter avec Baxter à son retour sur Terre ... ne tient tout simplement pas la route !!!
C'est bien qu'on ait tous ces commentaires sur Wolff. Il mérite bien qu'on s'intéresse à lui, c'est l'un des personnages les plus intéressants des albums. J'ai regardé dans la section "personnages", et je crois qu'il n'y est pas. C'est bien dommage, mais c'est super qu'on ait tellement de réflexions à son sujet ici.
Petit souvenir d'enfance : quand j'étais petite, j'ai lu les albums grâce à la bibliothèque de mon village. Cependant, ils n'avaient pas " Objectif lune" et c'est… voir la suite
C'est bien qu'on ait tous ces commentaires sur Wolff. Il mérite bien qu'on s'intéresse à lui, c'est l'un des personnages les plus intéressants des albums. J'ai regardé dans la section "personnages", et je crois qu'il n'y est pas. C'est bien dommage, mais c'est super qu'on ait tellement de réflexions à son sujet ici.
Petit souvenir d'enfance : quand j'étais petite, j'ai lu les albums grâce à la bibliothèque de mon village. Cependant, ils n'avaient pas " Objectif lune" et c'est celui que j'ai lu en dernier. Je me posais toujours plein de questions sur ce premier tome. L'une d'elle était la suivante : je voyais que Wolff était tout le temps sérieux, inquiet, et le petit commentaire de Tintin (OML, p. 39, Il, 2) : "Étrange, tout de même, comme ce Wolof a changé... Au début, à l'usine de Sbrodj, il était souriant, ouvert... À présent, ce n'est plus le même homme. Qu'est-ce qui a pu le transformer ainsi ?.." (commentaire déjà cité plus bas) m'avait fait réfléchir. Je crois que je m'étais demandée si Wolff était réellement capable de sourire. A quoi ressemblait l'autre Wolff ? Bien sûr, j'ai la réponse maintenant...
Album cool, selon RONAN mon fils âgé de 7ans qui est fan des albums de tintin.
Tiens, personne (ou n'ai-je pas tout lu) n'évoque le film muet "Die Frau im Mond" de Fritz Lang de 1929, qui présente bien des analogies y compris scénaristiques avec "On a marché sur la Lune". Ce film a aussi inspiré plus tard Destination... Lune ! (Destination Moon) un métrage américain réalisé par Irving Pichel et sorti en 1950, où l'on retrouve de grands pans du diptyque, notamment la propulsion nucléaire.
À nicnol : parmi les pires bandits j'ajouterai le dr Müller avec qui Tintin se bagarrera à deux reprises. C'est lui qui fait mettre une bombe à retardement dans le DC 3 où nos amis reprennent place après avoir été refoulés par les autorités du Khemed.
À noter un ancien scénario mettant en scène le professeur Calys qui aurait agi comme traître en raison d'un sentiment porté sur l'actrice Rita Hayworth. On aurait eu droit à un professeur Calys très décevant.
Concernant Frank Wolff dont le modèle est Klaus Fuch s'il a pris la décision de se sacrifier c'est à la fois pour nos amis et pour ne pas être en confrontation avec Monsieur Baxter même si Tintin aurait cherché à résoudre le problème. Notons page 52 que c'est Wolff seul qui sauve l'équipage face à Jorgen qui voulait liquider nos amis.
Quant au passage où Wolff intervient dans l'espace entièrement d'accord Hergé aurait dû le reprendre en album.
@nicnol : il y a plus simple : et si Wolff disait vrai, tout bêtement ? Oui, il a un malaise, oui il fait une fausse manoeuvre stupide par distraction. Et tintin a raison : les câbles ont cédé à cause du frottement. Ce ne sont que des éléments distillés par Hergé pour semer le doute chez le lecteur... Un procédé tout hitchcockien !
@mcenroe37 : il est un premier geste chevaleresque de Wolff dans l'aventure lunaire, non repris hélas dans la version finale par manque de place ... Il se situe lors de la sortie d'Haddock, éméché de whisky, promu à être, "accidentellement", le premier piéton de l'Espace ... Tout de suite, en homme de science, Wolff comprend la tragédie qui se joue :
"Le malheureux ! ... Il est perdu ! ... Voyez, là ! ... Adonis ! ... C'est l'astéroïde Adonis qui attire le capitaine dans… voir la suite
@mcenroe37 : il est un premier geste chevaleresque de Wolff dans l'aventure lunaire, non repris hélas dans la version finale par manque de place ... Il se situe lors de la sortie d'Haddock, éméché de whisky, promu à être, "accidentellement", le premier piéton de l'Espace ... Tout de suite, en homme de science, Wolff comprend la tragédie qui se joue :
"Le malheureux ! ... Il est perdu ! ... Voyez, là ! ... Adonis ! ... C'est l'astéroïde Adonis qui attire le capitaine dans son orbite ! ... Nous ne pouvons plus rien pour lui ! ..."
Et, en homme de science réaliste (attitude d'ailleurs partagée par Tournesol), il tente de représenter à Tintin qu'il n'a pas le droit de sacrifier plusieurs vies pour en sauver une seule ... Semblable réalisme prévaut dans les drames en montagne et nous verrons dans "Tintin au Tibet" que Haddock sera prêt à "larguer les amarres" pour sauver Tintin ...
Toutefois, devant l'obstination de Tintin, après l'avoir arrimé à un échelon, héroïquement, il lui propose de rester avec lui (en dépit de la mission de trahison dont il se sait investi) :
"Voilà qui est fait ... Mais, si je restais avec vous ?...
Non, Wolff, merci ... Il suffit qu'un seul risque sa vie ... Et vous êtes plus utile que moi à bord ... Rentrez, Wolff ! ..."
Une scène prouvant l'humanité de Wolff et que Hergé AURAIT DÛ conserver de préférence à celles, en pages 10 et/ou 13 et/ou 21, occupant une demi ou trois quart de pages et dont il aurait pu restreindre les dimensions, ou celles des échelons rentrés et du double attentat supposé contre Haddock et Tournesol, totalisant une page entière. Car celles-ci ne s'expliquent pas : Wolff vient seulement d'aller trouver Jorgen ; ce dernier n'a sûrement pas donné l'ordre d'agir dès alors attendu qu'il doit ramener sur Terre le résultat des expériences scientifiques au programme de la mission ... C'est d'ailleurs ce qui ressort des commentaires de Miller parsemant l'album puis de l'interrogatoire de Wolff ... Autre preuve : Wolff aurait pu abandonner Tintin et Haddock dans les grottes et revenir à la fusée tandis que Jorgen "neutralisait" ou tuait Tournesol et les Dupondt ...
Quant à la raison de son suicide, elle ne résulte sûrement pas de la peur d'être confronté à Baxter ou de finir entre les "quatre murs" d'une prison !!! Sa prison est EN LUI et il s'en "libère" en le "vertige" qui, au moment de l'acte fatal du suicide, annihile l'instinct de conservation ET par le besoin désespéré de se racheter à ses yeux comme à ceux de ses compagnons ...
Personnage tragique, Wolff, homme de bien enfermé entre les quatre murs de son passé, reflète sans doute une part de Hergé en proie, avant, pendant et après la composition du double album lunaire, à de fréquentes et graves dépressions ...
Le capitaine est toujours prêt à tous faire pour boire du whisky !
Même si c'est parfois... suicidaire...
Comme dans le Crabe aux pinces d'Or.
J’ai mis un peu de temps avant d’apprécier à sa juste valeur et pleinement ce diptyque, mais je dois dire que je le range désormais au sommet de mon panthéon personnel.
Plusieurs personnages font le show ici, de manière assez équilibrée : Tournesol bien sûr, qui nous apparaît sous un jour nouveau, celui d’un dirigeant énergique ! Loin de ses pendules, il paraît quinze ans de moins tout d’un coup ; Haddock, énorme, qu’Hergé a particulièrement soigné au niveau du dessin. Ses postures sont… voir la suite
J’ai mis un peu de temps avant d’apprécier à sa juste valeur et pleinement ce diptyque, mais je dois dire que je le range désormais au sommet de mon panthéon personnel.
Plusieurs personnages font le show ici, de manière assez équilibrée : Tournesol bien sûr, qui nous apparaît sous un jour nouveau, celui d’un dirigeant énergique ! Loin de ses pendules, il paraît quinze ans de moins tout d’un coup ; Haddock, énorme, qu’Hergé a particulièrement soigné au niveau du dessin. Ses postures sont remarquables, qu’il plie un drap ou qu’il examine Tournesol en se demandant ce qui a bien pu changer chez ce dernier (réponse : l’appareil acoustique) ; les Dupondt, qui n’ont peut-être jamais été aussi stupides que dans cette aventure (« Qui est-ce Adonis ? Un de vos amis qui habite la région ? » Il faut quand même en tenir une bonne à ce niveau-là…) ; Tintin, légèrement en retrait des autres, mais premier homme à fouler le sol de la Lune tout de même.
Et il y a Wolff… On assiste au terrible spectacle de sa déchéance. Celui d’un homme pris dans un terrible engrenage, se battant contre lui-même, contre ses propres démons. Il est constamment sur la brèche, dépité, désespéré… Sa conscience en lutte fait peine à voir.
Brave garçon ? Cela se discute. Car il essaie par trois fois d’assassiner nos héros : en refermant la porte de la fusée et en faisant disparaître les échelons d’abord, puis en avançant vers Haddock pour le pousser dans le vide. Ces deux fois, il regrette, fait marche arrière, en tout cas ne va pas au bout de son geste. Troisième tentative : il cisaille la corde qui retient une lourde caisse tout près d'écraser Tournesol et Tintin. Ainsi, on aurait cru à l’accident… Dans quel but ? Se débarrasser de deux gêneurs, faciliter le travail de Jorgen, et le sien par la même occasion. En fait, Wolff veut bien tuer, à condition qu’il n’y ait pas de souffrance chez l’autre. Il faut que ce soit rapide (sinon, "ce serait une mort atroce", dit-il), et que nul ne le désigne jamais, même une seconde, comme l'assassin ou son complice. L’idée de laisser ses acolytes mourir d'asphyxie sur le satellite en regardant la fusée s'éloigner, bien que sadiquement amusante, lui est insupportable. Il n’aime pas faire souffrir. Mais lui, il souffre. Il ne veut pas faire vivre aux autres ce que lui-même est en train de vivre.
Passionnant personnage.
A la toute fin cependant, Wolff, cet être complexe et suant perclus de doutes, de contradictions et de culpabilité (l'anti-Lampion absolu), choisit le camp du Bien.
Mais il est trop tard, Herr Wolff, beaucoup trop tard ! A votre décharge, nous indiquerons deux derniers gestes que nous qualifierons de chevaleresques, la bagarre avec Jorgen et votre saut dans le vide... Une initiative destinée à sauver vos anciens amis en leur donnant votre part d'oxygène, ou peut-être surtout à vous éviter de passer le reste de votre vie entre quatre murs... après avoir tutoyé les étoiles.
Un échange dialogique désopilant au possible au sein d'un album terriblement sérieux, dramatique et même tragique, résulte (une fois de plus) de l’ignorance crasse des Dupondt chaque fois qu'ils s'aventurent dans le labyrinthe de la Culture. Il débute quand Tournesol révèle le lieu de l'alunissage de la fusée : le cirque Hipparque (ce faisant, Hergé, par la bouche du professeur, n'oublie jamais sa vocation de pédagogue auprès de ses jeunes lecteurs - OML, 18-III-3 et IV- 1 et 2 -) ...… voir la suite
Un échange dialogique désopilant au possible au sein d'un album terriblement sérieux, dramatique et même tragique, résulte (une fois de plus) de l’ignorance crasse des Dupondt chaque fois qu'ils s'aventurent dans le labyrinthe de la Culture. Il débute quand Tournesol révèle le lieu de l'alunissage de la fusée : le cirque Hipparque (ce faisant, Hergé, par la bouche du professeur, n'oublie jamais sa vocation de pédagogue auprès de ses jeunes lecteurs - OML, 18-III-3 et IV- 1 et 2 -) ...
Écoutons l'échange :
Dupond : Le cirque du Parc ? ... Tiens, çà c'est épatant ! Il y a longtemps que nous n'avons plus été au cirque, pas vrai, Dupont ?
Dupont : Oui, chic ... Mais j'ignorais qu'il y avait un cirque sur la Lune ! ... Vous le saviez, vous, capitaine ?
Haddock : Si je le savais ? ... Bien sûr. Tout le monde sait cela ! ... J'ai même appris qu'ils avaient besoin de deux clowns ... Vous feriez parfaitement l'affaire ! (OML, 18-III-1, 2)
Une de ces pointes dont Haddock a le secret ("Il est vrai que les Dupondt ont alors exactement la tête de l'emploi" (Thierry Groensteen)) et dont ils ne s'avisent qu'avec un retard révélateur de la lenteur (et l'épaisseur !) de leurs cogitations ... Mais, quand çà fait "TILT", çà part : Dupont se dresse, furibard, accuse cet "individu" de les avoir insulté et exige des excuses (OML, 18-IV-3 - 19-I-1). Ce qui suit alors est à nouveau l'occasion d'une énième contrepèterie, Dupond, par un lapsus révélateur, à la place des excuses, exigeant des insultes !!!
Toutefois, quand Haddock s'exécute, assurant que "Le cirque Hipparque n'a pas besoin de deux clowns : vous ne pouvez donc pas faire l'affaire ! ..." (OML, 19-II-1), les Dupondt (bien que çà "chauffe" ferme sous la tignasse de Dupont !) ne perçoivent pas en quoi ce "retrait" n'en est pas vraiment un : que "le cirque Hipparque" (ou "du Parc") n'ait pas besoin de "deux clowns" n'implique nullement qu'ils n'en soient pas ... Haddock ne les taxe-t-il pas, peu après, de "Vercingétorix de carnaval" (OML, 20-III-2), "perle" hergéenne s'il en est ?!!!
"C'est dans l'aventure lunaire que le personnage des Dupondt apparaît le plus proche de celui de l'Auguste : pleurnichards, malpropres, avec au sommet du crâne une touffe de poils bariolés, leur scaphandre évoque irrésistiblement le costume trop large des clowns de cirque." (Jean-Marie Apostolidès).
Soyons juste ... cette nouvelle rechute des effets secondaires du N14 qui les fait ressembler comme jamais à des "clowns", les Dupondt la doivent en partie à la sortie de Haddock dans l'Espace ... Il n'empêche ... la manière qu'a le capitaine de dire les choses tout de go dénonce éloquemment ce qu'il pense des Dupondt : ce sont de parfaits imbéciles et il l'exprimera encore plus clairement au cours d'un autre échange, l'interrogatoire de Wolff :
Dupont : Un instant capitaine, nous avons, nous aussi, une question à poser au prévenu.
Dupond : Oui, une question CAPITALE (*). Et le squelette, Wolff, c'était vous ?
Dupont : Oui squelette, c'était vous, le Wolff ? Allons, répondez !
Haddock : Ceci est un interrogatoire SERIEUX, mille sabords ! Autrement dit, espèces d'anacoluthes, ne vous en mêlez pas !" (OML, 45-IV-4 - 46-I-1 et 2a)
(*) cette question … "capitale" se rapporte à la parenthèse ouverte dans « Objectif Lune », ayant pour objet le "sketch" du squelette, culminant (si l’on peut dire !) en son … "arrestation" dans le cabinet du Dr Rotule, ostéologue (OL p. 28 et 29) !!! Cette parenthèse burlesque, emplissant trois pages, sépare l’agression dont Tintin a été victime de son immobilisation à l’hôpital … Manière très habile pour Hergé de suggérer l’interruption de l’aventure lunaire pendant un an et sept mois du fait d’une grave dépression. Elle ne figurait pas dans la version originelle, à la reprise de l’aventure, le 09 avril 1952 …
Et le gag du cirque Hipparque reviendra une dernière fois mais cette fois dans le cadre d'angoisse tragique de la fin de l'aventure lunaire, Haddock se saoulant dans un mouvement d'auto destruction qui manquera de lui coûter la vie :
"Vous ... vous deux ... espèce d'ec ... d'ectoplasmes ... je ne vous demande pp ... pas si votre grand ... grand-mère fait du vélo ... Le cirque Hip .... Hipparque avait besoin ddde ... deux clowns. Vous auriez dû y ... y rester !" (OML, 56-II-3).
Merci pour toutes les découvertes et l'analyse de l'album. :)
On appréciera Wolff page 52 car c'est lui seul qui sauve l'équipage en empêchant Jorgen Boris de les liquider. Mais on devine que son sacrifice fut lié au fait qu'il ne veuille pas affronter monsieur Baxter pour avoir trahi l'équipage, même si Tintin aurait accordé quelques circonstances atténuantes. ... Contrairement au capitaine Haddock et aux Dupondt qui sont moins tolérants. On remarquera que Tournesol n'intervient pas quant aux décisions de Tintin.
La remarque d'anthony001, portant sur Tintin "pétant un câble" se rapporte au "thème de la corde", si présent dans l’œuvre hergéenne, par exemple dans cet épisode de "On a marché sur la Lune" par lequel on peut s'autoriser à imaginer Tintin, réputé "impénétrable" aux émotions humaines, possiblement en pleurs quand il est sur le point d'abandonner Milou qui a chu dans une crevasse lunaire (OML, 36-III-1b), ... Car il permet de prendre conscience de DEUX… voir la suite
La remarque d'anthony001, portant sur Tintin "pétant un câble" se rapporte au "thème de la corde", si présent dans l’œuvre hergéenne, par exemple dans cet épisode de "On a marché sur la Lune" par lequel on peut s'autoriser à imaginer Tintin, réputé "impénétrable" aux émotions humaines, possiblement en pleurs quand il est sur le point d'abandonner Milou qui a chu dans une crevasse lunaire (OML, 36-III-1b), ... Car il permet de prendre conscience de DEUX vertus du héros : l'AMOUR et l'HEROÏSME !!!
En effet, en dépit des objurgations de Haddock (à SIX reprises, tout au long de cette page 36 !), Tintin s'obstine à descendre le long du goulot de la crevasse et, arrivé à l'extrémité de la corde, versant peut-être des larmes (impossible de les voir, son visage demeure dans l'ombre mais on peut les deviner à la vue des gouttelettes ... "l'auréolant", en quelque sorte), il décide de s'élancer dans le vide ... malgré le risque (INCONNU) évident qu'il court : "A la grâce de Dieu ! (OML, 37-II-3b) !!! Comment l'imaginer, en effet, abandonner le compagnon de ses années de solitude ?!!! Ce risque ne sera que trop réel, Tintin (et Milou !) manquant de périr asphyxié(s) (OML, 37-IV-2b et 4) du fait de la lenteur de la remontée (OML, 37-IV-3 et 5 + 38-I-1 et 2)) !!! Situation qu'il avait déjà vécue dans le sous-marin de poche de Tournesol dont l'hélice s'était "emberlificotée dans les algues" (TRR, 34-II-1), le sauvetage ayant nécessité tout le "temps" des pages 34, 35, 36 et 37 !!!
Dans les deux situations, une corde salvatrice ... Le "thème de la corde" joue un rôle éminent dans les situations périlleuses ... Ainsi, dans "Le Temple du Soleil", tout au long de l'épisode de la chute d'eau (Pages 41 à 45) au cours duquel Tintin (et Milou !) paraissent s'être noyés (TDS, 42-IV-5 et 43-I-1 et 2) ... Ainsi, quand Tintin, au péril de sa vie et des autres passagers de la fusée, réussi à ramener Haddock, pris de whisky et devenu pour la cause, provisoire "satellite d'Adonis", dans cet "espèce de cigare volant" ... Ainsi - SURTOUT ! - dans "Tintin au Tibet", quand Haddock est prêt à "larguer les amarres" (TAT, 41-III-3) ... soit, se suicider (ou plutôt, se SACRIFIER pour sauver Tintin ... comme, précédemment, Wolff dans "On a marché sur la Lune" ... situation ANALOGIQUE au scénario du TRÈS BEAU film "Vertical limit"), tandis que Tintin s'efforce de tenir le plus longtemps possible ... malgré la douleur et le froid (TAT, 41-II-2b et 4a) et CONJURE Haddock de "ne pas faire cette folie" (TAT, 42-I-1) !!!
Le "thème de la corde" ... ? Soit le lien indéfectible, le "fil d'Ariane" unissant Tintin et Haddock ... sans qu'il faille, pour "l'expliquer" de manière "réaliste", "psychologique", "moderniste", en appeler (comme d'aucuns ne se privent pas de se le permettre !) au thème de l'homosexualité et de sa ... "justification" ... Parce que d'essence non point "humaine" mais ... spirituelle soit ... SUPÉRIEURE aux limites charnelles !!!
J'aime bien ce livre surtout quand tintin pète un câble ( quand il a fini de sauver le capitaine Haddock ).....!
C'est un des meilleurs Tintin que j'ai lu
Quels que soient les torts du capitaine Haddock en tant qu'ayant mis ses compagnons d'odyssée en péril de mort lors de sa "sortie dans l'Espace" (*), son REALISME, lui faisant lucidement estimer qu'une CRAPULE demeure viscéralement une CRAPULE et qu'il convient dès lors de la traiter comme telle (c'est-à-dire en ne lui accordant AUCUNE merci) va lui donner raison sur Tintin dont le candide idéalisme humanitaire générera un autre péril de mort, celui suscité par Jorgen, CRAPULE… voir la suite
Quels que soient les torts du capitaine Haddock en tant qu'ayant mis ses compagnons d'odyssée en péril de mort lors de sa "sortie dans l'Espace" (*), son REALISME, lui faisant lucidement estimer qu'une CRAPULE demeure viscéralement une CRAPULE et qu'il convient dès lors de la traiter comme telle (c'est-à-dire en ne lui accordant AUCUNE merci) va lui donner raison sur Tintin dont le candide idéalisme humanitaire générera un autre péril de mort, celui suscité par Jorgen, CRAPULE irrécupérable, se jouant du naïf Wolff.
(*) même si "solidement imbibé de whisky" (OML, 8-I-4), il est le premier homme à l’avoir fait (passons sur les impossibilités physiques de l'épisode) ... quelques douze années avant le russe Alexeï Leonov, le 18 mars 1965, précédant de dix semaines les Américains (c'est, forcément, INCONNU ... "à l'Ouest" !), au point de devenir, très provisoirement, "satellite d'Adonis" (OML, 8-IV-2 et 9-I-2) … et d’opérer une révolution complète autour de l’astéroïde (OML, 9-IV-2 et 10-I) !!!
Ainsi, quand Tintin propose, avant le départ de la Lune, de "fourrer ces lascars (Jorgen et Wolff) à fond de cale" et demande au capitaine de les "arrimer solidement", Haddock proteste, estime qu'il faut les abandonner sur la Lune ("c'est le sort qu'ils méritent eux-mêmes") et annonce à son ami : "Vous le regretterez, votre beau geste. Retenez bien çà : vous le regretterez" (OML, 47-II-2 et 3) ... Goûtons alors de quelle manière Hergé, "noyant le poisson", distrait aussitôt ses lecteurs avec la scène des postillons ... Pauvre Haddock !!!
Tournesol témoigne de la même candeur "humanitaire" quand il demande au capitaine "d'étendre nos deux prisonniers sur le ventre, de façon qu'ils ne souffrent pas trop lorsque ..." (sous-entendu lorsque la fusée s'élancera hors de la Lune - OML, 49-III-3 -) ce qui déclenche une nouvelle ire de ce dernier :
"Comment !!! Et avec çà, faut-il leur porter leur petit déjeuner au lit ? ... Les garder à bord c'est déjà de la folie ! Mais les dorloter comme des poupons, çà, mille sabords, c'est le comble ! ..." (OML, 49-III-3 et IV-1a) ...
Protestations haddockiennes qui, de nos jours, retentissent avec de plus en plus d'actualité (et de pertinence !), au regard de nos prisons ... "Club Med" et ... des libérations anticipées, pour "bonne conduite", de criminels endurcis, abstraction faite de la plus élémentaire prévoyance des risques de récidives ...
QUI aura raison ... ? Le capitaine ..., à l’heure où Jorgen (involontairement aidé par l’incroyable stupidité des Dupondt - qui, décidément, n'en auront raté aucune au cours des deux albums lunaires - !) surgit, pistolet au poing (OML, 51-IV-3) ... ne reculant pas, LUI, devant la résolution de "liquider" le trio (OML, 52-II-2) !!! On assiste alors au début du "rachat" de Wolff, sauvant la situation en tuant involontairement Jorgen, au demeurant, un des PIRES bandits créé par Hergé (à mon avis, avec Tom, dans "Tintin au Congo") !!! Notons qu'ensuite Haddock aura tort de continuer à considérer Wolff, "ce pirate du ciel, cet astronaute d'eau douce" (!), comme un "serpent" (OML, 52-IV-3), un "scorpion" (OML, 53-I-2) et un "misérable ectoplasme" ayant été "mijoter" un "coup de Jarnac" (OML, 54-III-2) ... avant de se rendre compte que le malheureux ingénieur (pour qui j'éprouve une infinie pitié tant son personnage est pathétique !) se sera finalement sacrifié pour sauver ceux qu'il a trahi ... Car il est des gestes qui, authentiquement, sont RÉDEMPTEURS ...
On retrouvera intacts le même propension à l’humanitarisme béat chez Tintin, "héros au grand cœur" (OML, 54-III-2) et la même lucidité chez Haddock, dans le dernier album, "Tintin et les Picaros", à l'heure où Tintin, en dépit d’une évidente déception et parce qu'il n'a jamais oublié qu'un jour Pablo lui a sauvé la vie (OC, p. 36 et 37), rendra la liberté à cette "espèce de cloporte" (TEP, 57-IV-3) qui pourtant, les a bassement trahi (TEP, 26-IV-3) ... Haddock lui assénera alors ces TERRIBLES paroles :
"Vous avez tort Tintin ! Et vous le regretterez un jour ! ... Souvenez-vous qu'un bienfait ne reste jamais impuni ! ..." (TEP, 58-I-2) ...
L'œuvre de Hergé étant désormais close, nous ne saurons jamais si Tintin aurait eu à regretter d'avoir ainsi, non point pardonné, mais laissé Pablo confronté à un dilemme manichéen : choisir entre le Bien et le Mal ... se racheter ou persister dans la trahison ... De la sentence de Haddock, on ne saurait cependant nier l'authentique leçon de vie ... C'est que, hélas, bien souvent, nous avons pu mesurer ce qu'il en coûte de faire confiance ... Par exemple, dans la relation amoureuse ... la vie nous apprenant que les serments les plus beaux, les plus émouvants, les plus passionnés se révèlent n'être bien souvent que du Vent ... !!!
Que nous apprend cet hiatus entre l'idéalisme et le réalisme lucide que Hergé prête aux deux héros essentiels de son œuvre sinon son propre conflit intérieur qui a surgi aux lendemains de la ... "Libération" quand, traîné dans la boue par des "résistants" qui, bien souvent, ne l'étaient ... que "de la veille", il a éprouvé dans son être la noirceur humaine et découvert de quelle ignominie les hommes sont capables !!! Et je pense qu’alors la vertu chrétienne du PARDON s'est trouvée, chez le catholique Hergé, en conflit frontal avec les réalités de la Vie ... Il en a conservé une blessure indélébile, ce dont témoignent les années de dépression et même, le retrait temporaire de la composition de l'album lunaire, de septembre 1950 au 09 avril 1952, précisément au moment où Tintin, blessé à la tête, se retrouve sur un lit d'hôpital (OL, p. 26) ...
Je suis en train de le lire