Pages 26 et 27, Tintin et Milou s'échappent de Shanghai occupée dans deux bacs portés par un coolie. Pour un Chinois c’est à mourir de rire parce que … ces bacs servaient justement a collecter les excréments de la population de la ville pour fertiliser les champs.
Tchang et t’un garçon qui apparaît pour la première fois dans le lotus bleu, et ce petit garçon est vraiment très adorable.
Et encore la famille, qui s’agrandit pour être complète ? L’adoption
Enfin, on apprend à la dernière page de l’album que Monsieur Wang-Jen-Ghié et sa femme adoptent Tchang. Toutefois, tous savent que Tintin va partir : « Mais il est quelqu’un, parmi nous, qui, si c’était possible, te regretterait encore davantage. C’est Tchang, dont les jeunes années ont déjà connu la souffrance d’être séparé de ses parents et qui, en toi, avait trouvé un frère. Qu’il veuille, dès à présent, se considérer comme… voir la suite
Et encore la famille, qui s’agrandit pour être complète ? L’adoption
Enfin, on apprend à la dernière page de l’album que Monsieur Wang-Jen-Ghié et sa femme adoptent Tchang. Toutefois, tous savent que Tintin va partir : « Mais il est quelqu’un, parmi nous, qui, si c’était possible, te regretterait encore davantage. C’est Tchang, dont les jeunes années ont déjà connu la souffrance d’être séparé de ses parents et qui, en toi, avait trouvé un frère. Qu’il veuille, dès à présent, se considérer comme mon fils et comme le frère de mon propre fils, à qui mon honorable et savant ami Fan Se-Yeng a rendu la raison… » (p. 62, I, 2). Ce discours reste toujours émouvant au fil des lectures.
Tchang est partagé entre le bonheur et les larmes. On notera l’inquiétude de sa mère adoptive, qui lui demande ce qui ne va pas : « Eh bien, Tchang, qu’y a-t-il ?... » – « Il y a un arc-en-ciel dans mon cœur, Vénérable !... Je pleure le départ de Tintin et je ris de retrouver un papa et une maman !... » (p. 62, II, 1).
Tintin pleure aussi sur le pont du bateau qui le ramène en Europe, et la dernière image est celle de Monsieur Wang Jen-Ghié et de Tchang, le père et son fils adoptif, de dos, regardant le paquebot qui s’en va et faisant signe à Tintin.
Trois frères qui se croisent
En pensant à Didi, Tchang et Tintin, je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux « trois frères unys » du Secret de la Licorne. Seulement, ici, les frères ne sont jamais que deux… Didi et Tintin, Tintin et Tchang, Didi et Tchang.
- Didi sauve Tintin au début de l’album, et lui envoie des vêtements identiques aux siens. C’est impressionnant de les voir dans la petite cabane, habillés avec le même costume bleu fermé sur le côté, le petit chapeau noir sur la tête. En regardant les vignettes, je ne peux pas m’empêcher de penser « Didi ? Di-di ? Tintin ? Tin-tin ? ». On dirait que Didi est le double de Tintin, courageux, habile, prêt à tout pour sauver quelqu’un.
- Le fameux épisode de Hou Kou, lorsque Tintin sauve Tchang… Plus tard, c’est Tchang qui sauve Tintin des Dupondt (p. 47) et il se bat contre le faux photographe du temple (p. 49). Surtout, à la fin, il sauve sa future famille en neutralisant Didi (p. 58).
- De son côté, Tchang doit voir partir Tintin, mais il peut trouver en Didi un frère, comme il a été adopté par les Wang.
Mon seul regret est qu’il n’y a aucun moment où Didi, ayant retrouvé la raison, parle avec Tintin. On n’a aucun dialogue entre eux, sauf lorsque Didi veut lui couper la tête…
Toujours la famille : Madame Wang Jen-Ghié
La femme de M. Wang Jen-Ghié joue aussi un rôle important à mes yeux. Lorsque il arrive chez les Wang, Tintin reconnaît que Didi lui a sauvé la vie (p. 17, II, 1), et quelques pages plus loin, il souffre de voir la mère de Didi pleurer parce que son fils est devenu fou (p. 29). J’ai toujours eu l’impression qu’il repartait pour Shanghaï surtout pour cette femme, pour consoler cette mère, et aussi parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée qu’un homme… voir la suite
Toujours la famille : Madame Wang Jen-Ghié
La femme de M. Wang Jen-Ghié joue aussi un rôle important à mes yeux. Lorsque il arrive chez les Wang, Tintin reconnaît que Didi lui a sauvé la vie (p. 17, II, 1), et quelques pages plus loin, il souffre de voir la mère de Didi pleurer parce que son fils est devenu fou (p. 29). J’ai toujours eu l’impression qu’il repartait pour Shanghaï surtout pour cette femme, pour consoler cette mère, et aussi parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée qu’un homme qui lui avait sauvé la vie reste fou toute sa vie. Chaque fois que je relis l’album, je suis touchée par la réaction de Tintin, bien humaine, devant cette femme. Il montre beaucoup ses émotions dans Tintin au Tibet, mais ici aussi, il est très ému : « Pauvre, pauvre maman… » (p. 29, II, 4) ; « Courage, Madame !... Demain matin, j’irai à Shanghaï et je ferai analyser le poison qui a fait perdre la raison à votre fils. Peut-être, qui sait ? pourra-t-on le guérir… » (p. 29, III, 4).
L’influence d’une femme sur les actions de Tintin n’est présente nulle part ailleurs. La Castafiore a aidé Tintin, elle a joué un rôle important dans L’affaire Tournesol et aussi dans Coke en Stock, mais elle ne l’a jamais amené à mettre sa vie en danger pour elle. Dans les Bijoux de la Castafiore, Tintin recherche l’émeraude disparue, qui est plus un symbole de la coquetterie de la Castafiore qu’autre chose. Dans le Lotus Bleu, il s’agit de sauver Didi, à qui il doit sa vie, et Tintin ne supporte pas de voir la mère de ce dernier souffrir autant.
Les mots pleins de compassion « Pauvre, pauvre Maman… » (p. 29, II, 4) me font penser au Crabe aux pince d’or, lorsque Tintin met le capitaine Haddock face à son alcoolisme : « Que dirait votre vieille mère si elle vous voyait ainsi ? », mais c’est la seule fois, à mes yeux, que Tintin part vraiment pour l’amour d’une personne, ici l’amour d’une mère pour son fils, et parce qu’il se sent une dette envers Didi. Dans les autres albums, il part pour se battre contre les méchants. Il défend Zorrino contre des brutes, le fils du Maharadjah et Abdallah contre leurs ravisseurs. Il aide le capitaine à trouver le Trésor de Rackham, il est prêt à aller au bout du monde pour le professeur Tournesol et Tchang… Il part pour aider ses amis dans le dernier opus, mais ce n’est pas pareil dans le Lotus Bleu, à mon avis.
Notons également que Madame Wang Jen-Ghié est la seule femme à être en danger de mort dans un album (p. 56-58). Mitsuhirato dit au chef de famille : « Votre fils, Wang, votre propre fils, dans sa folie, va vous couper la tête à tous !... Vous imaginez-vous la scène ?... Votre épouse, Tintin et vous, décapités par votre fils !... » (p. 56, III, 4). On voit ici encore que la famille est toujours au cœur de l’album.
LA FAMILLE DANS LE LOTUS BLEU
Il y a quelques temps, j’ai lu un article de Jean-Marie Pierlot sur Séraphin Lampion. Il tentait de réhabiliter le personnage. Je déteste Séraphin Lampion, mais c’est un article intéressant, et tout le monde a le droit d’aimer Séraphin Ce qui m’a surprise et me semble inexact, c’est que l’auteur de la lettre avance que c’est « le premier personnage à faire son apparition entouré d’une famille » (p. 1 de l’article). J.-M. Pierlot voulait peut-être dire que Séraphin… voir la suite
LA FAMILLE DANS LE LOTUS BLEU
Il y a quelques temps, j’ai lu un article de Jean-Marie Pierlot sur Séraphin Lampion. Il tentait de réhabiliter le personnage. Je déteste Séraphin Lampion, mais c’est un article intéressant, et tout le monde a le droit d’aimer Séraphin Ce qui m’a surprise et me semble inexact, c’est que l’auteur de la lettre avance que c’est « le premier personnage à faire son apparition entouré d’une famille » (p. 1 de l’article). J.-M. Pierlot voulait peut-être dire que Séraphin Lampion était le premier personnage récurrent à avoir une famille. En y réfléchissant, pour moi, le Lotus Bleu est le premier album et le seul dans lequel la famille tient une place très importante, qu’il s’agisse de la famille biologique ou de la famille adoptive.
Finalement, les deux membres des Fils du Dragon qui sont au premier plan sont un père et son fils ; Monsieur Wang Jen-Ghié et Didi. Didi protège Tintin au début de l’album, lorsque celui-ci arrive à Shanghaï et voit en Mitsuhirato un ami. Didi sauve la vie de Tintin (p. 8-9) et l’empêche de prendre le narcotique (p. 9-10) qui devait l’amener à manquer leur rencontre.
Monsieur Wang Jen-Ghié
Alors que Tintin repart pour l’Inde, Monsieur Wang Jen-Ghié fait enlever Tintin pour qu’il leur aide à lutter contre les trafiquants d’opium (p. 15-16), il lui sauve la vie également lorsqu’il est condamné à mort par les Japonais (p. 38-39). Il se fait beaucoup de souci pour lui tout au long de l’album, notamment quand Tintin parvient à échapper à Mitsuhirato et rentre tard la nuit : « Vous voilà enfin !... Je désespérais de jamais vous revoir ! » (p. 29, I, 1ère vignette). Lorsque Tintin veut repartir en ville pour faire analyser le poison et sauver Didi, Monsieur Wang Jen-Ghié lui dit : « Je tremble pour vous !... Oubliez-vous que votre tête est mise à prix ? » (p. 29, IV, 1ère vignette) ; plus loin, avant de le quitter : « Alors, vous êtes vraiment décidé ?... » (p. 30, I, 1ère vignette). Il ne force pas Tintin à agir, même si celui-ci est prêt à tout pour sauver son fils Didi.
Lorsque j’ai relu l’album ces dernières années, j’ai aussi senti beaucoup de complicité entre le Vénérable et Tintin, autant qu’entre ce dernier et le Capitaine Haddock, sauf que Monsieur Wang Jen-Ghié ne fait aucune gaffe, il est simplement décrit comme malicieux. Mitsuhirato lui dit avec un certain agacement, alors qu’il est ligoté face à lui : « Vous souriez ?... » (p. 56, III, 2e vignette) ; dans le journal, il est décrit ainsi : « M. Wang, grand et noble vieillard au visage malicieux », p. 60.
La folie comme fil directeur
Quand on pense au Lotus Bleu, on pense à la lutte de Tintin et des Fils du Dragon contre l’opium. Tintin est censé livrer une guerre contre les trafiquants d’opium Mitsuhirato et Rastapopoulos, mais j’ai l’impression qu’en fait, il s’agit surtout d’une lutte contre la folie.
La folie est omniprésente. Elle commence par atteindre le messager chinois des Fils du Dragon aux Indes (p. 3). Elle atteint Didi (p. 13). Tintin parvient à simuler la folie devant Mitsuhirato,… voir la suite
La folie comme fil directeur
Quand on pense au Lotus Bleu, on pense à la lutte de Tintin et des Fils du Dragon contre l’opium. Tintin est censé livrer une guerre contre les trafiquants d’opium Mitsuhirato et Rastapopoulos, mais j’ai l’impression qu’en fait, il s’agit surtout d’une lutte contre la folie.
La folie est omniprésente. Elle commence par atteindre le messager chinois des Fils du Dragon aux Indes (p. 3). Elle atteint Didi (p. 13). Tintin parvient à simuler la folie devant Mitsuhirato, qui cherche à se débarrasser de lui par ce moyen (p. 23). Alors Tintin cherche à faire analyser le poison-qui-rend-fou, le Radjaïdjah, et tombe par hasard sur un reportage sur le professeur Fan Se-Yeng (p. 33, ligne 3), qui se fait donc enlever par Mitsuhirato et Rastapopoulos (p. 34)… On aurait pu s’attendre à ce que ces derniers se concentrent sur l’espionnage et le trafic de drogue, mais non.
Plus tard, Tintin part à Hou Kou pour essayer de délivrer le savant, et il croise la route de Tchang et des Dupondt. Quand les deux policiers veulent arrêter Tintin, Tchang s’arrange pour les faire passer pour fous aux yeux du commissaire (p. 47).
À la fin de l’album, Mitsuhirato envisage un châtiment atroce pour une BD pour enfants et même en général : laisser Didi, persuadé qu’il a trouvé la voie, tuer ses parents et Tintin (p. 57). La folie aurait été ici l’instrument du châtiment, à la place d’être le châtiment comme c’était d’abord le cas dans Les Cigares du Pharaon pour le père et le frère du Maharadjah, l’écrivain, le professeur Siclone (p. 36-42). Dans cet album, elle devait aussi être le moyen d’éliminer Tintin, qui se voit enfermé dans un asile (p. 44) et qui se fait passer la camisole de force (p. 49-50).
Finalement, l’album du Lotus Bleu se termine par la guérison de Didi, et on peut supposer, comme Jacques Hervé, que les autres victimes du Radjaïdjah, ont été guéris.
J'adore Chang-Yang et je suis trés triste parce que, il n'est pas dans la liste de personages, sur ce site
"Je suis le consul de Poldévie ! ... Et vous aurez de mes nouvelles, gredins ! ... (LB, 55-I-4) ... Nous nous souvenons de cette célèbre scène mettant en présence un petit homme, pénétrant dans la fumerie d'opium nanti de lunettes noires, présent une barbe à ce point suspecte aux sbires de Mitsuhirato que ce dernier, assuré qu'il s'agit de Tintin, ne craint pas de les inviter à "taper dessus" (OH ! BOUM ... PAN ... AïE !) avant que, lui ayant vainement tiré énergiquement barbe… voir la suite
"Je suis le consul de Poldévie ! ... Et vous aurez de mes nouvelles, gredins ! ... (LB, 55-I-4) ... Nous nous souvenons de cette célèbre scène mettant en présence un petit homme, pénétrant dans la fumerie d'opium nanti de lunettes noires, présent une barbe à ce point suspecte aux sbires de Mitsuhirato que ce dernier, assuré qu'il s'agit de Tintin, ne craint pas de les inviter à "taper dessus" (OH ! BOUM ... PAN ... AïE !) avant que, lui ayant vainement tiré énergiquement barbe (AIE !) et cheveux (AOUH ! ...), se trouver confondu et se répandre en vaines excuses ... Il faut dire que Hergé s'y prend tellement bien qu'à notre première lecture, nous avons été persuadés - comme les personnages fictifs de l'album - qu'il s'agissait de Tintin qui, pour cette fois, aurait été pris sur le fait bien qu'il ait démontré ses qualité d'expert en déguisements en tous genres ...
A l'écoute des "potins" de son temps, Hergé a utilisé un célèbre canular aux fins de mystifier dans le développement de l'intrigue du "Lotus bleu" ses lecteurs, présents et, plus encore, "futurs" ... beaucoup, assurément, ignorant les tenants, les aboutissants et les dessous politiques dudit canular !!! Le 18 mars 1929, des députés de gauche et anticléricaux français ont reçu une lettre rédigée en un français approximatif, "macaronique", faisant appel aux "souvenirs de "la France de 1793", leur demandait d’intervenir en faveur des malheureux Poldèves opprimés par "quelques dizaines de propriétaires terriens" ... notamment Ukrainiens ... Deux autres missives, encore plus suppliantes, suivront, les 04 et 12 avril ... Le 13 avril, le journal d'extrême droite “L’Action Française” a fait ses gros titres du “drame Poldève”, avec des manchettes du genre : “…un peuple opprimé réclame son droit à l’existence” ... “Il faut tarir l’écoulement du sang poldève” ... le tout, dans le style des journalistes "missionnés" dans la "tâche" de faire ... “monter la sauce”. Aussitôt, députés de gauche et même de droite prenant "feu" ... ce sera à "qui" sera le plus "ardent" pour défendre les ”légitimes revendications du peuple Poldève” dont "l'appel retentira jusqu'aux "coulisses" de la SDN, à Genève !!!
Cette mystification a été montée de main de maître par le monarchiste Alain Mellet, membre de "L'Action française", aux fins de couvrir de ridicule l'Assemblée Nationale. La réussite dépassera les espérances, maints plumitifs, tombant dans le panneau, en feront état tout au long des mois d’avril et de mai 1929 ... avant que d'entamer subrepticement un tout aussi rapide rétropédalage ... C'est que ... en "politique", ... le ridicule peut tuer !!!
On peut estimer que ce "gag" hergéen aura un prolongement dans l'album suivant, "L'Oreille cassée", ce, dès la première vignette (OC, 1-I-1), en ce personnage dont les cheveux, l’imposante barbe et les lunettes noires dissimulent à ce point le visage que cela ne laisse pas de paraître suspect ... Personnellement, je pense qu'il doit s'agir du frère et complice du sculpteur Balthazar (lequel apparaît en OC, 1-II-2), pénétrant dans le musée nanti du FAUX/"vrai" fétiche" et en ressortant plus tard avec le VRAI ... Il est également probable que cette "Poldévie", nation fictive, probablement située dans les Balkans et dont le nom est formé de TROIS syllabes, lui ait inspiré la "Syldavie" et la "Bordurie" dans "Le Sceptre d'Ottokar" ...
J'adore Tintin le lotus bleu est le premier que j ai vu a la télé
c'est faux ! il n'est pas cher si tu ( toi sosopalmito ) vas l' enprunter à la bibliothèque ( ou à la médiathèque )
Cet épisode de Tintin est le premier que j'ai lu avec mon grand-père aux alentours de 7 ans.
Cet album fut le premier de ma collection offert à Noël, j'avais 9 ans, je ne connaissais pas tintin. Il me marqua profondément, même si à l'époqueje n'avais pas tout compris du conflit sino japonais. Merci pour cet album '' à la loupe '' et les commentaires ci dessous.
On a tendance à considérer cet album comme étant celui qui fait véritablement démarrer la série et à dire qu'il n'est pas nécessaire de lire les cigares du Pharaon. Nous savons que la documentation à partir de cet album notamment sur la Chine est plus fouillée. Cependant bien avant l'achèvement de l'album précédent voire après Tintin en Amérique Hergé avait prévu de créer une aventure en Chine d'où la destination du navire au début de la quatrième aventure.
C'est bel et bien dans le récit des… voir la suite
On a tendance à considérer cet album comme étant celui qui fait véritablement démarrer la série et à dire qu'il n'est pas nécessaire de lire les cigares du Pharaon. Nous savons que la documentation à partir de cet album notamment sur la Chine est plus fouillée. Cependant bien avant l'achèvement de l'album précédent voire après Tintin en Amérique Hergé avait prévu de créer une aventure en Chine d'où la destination du navire au début de la quatrième aventure.
C'est bel et bien dans le récit des Cigares du Pharaon que la série démarre avec une aventure inattendue et qui ne se limite pas à un seul pays visité. C'est cet album qui constitue le premier chef d'œuvre de la série avec des personnages appelés à partager d'autres aventures.
Vu que le Lotus Bleu apporte des solutions à l'aventure précédente et vu dans ce récit le film que Tintin va voir à Shanghai n'est autre que celui où il était intervenu accidentellement on est amené à lire Les Cigares du Pharaon. C'est aussi à travers cette aventure qu'on découvre l'origine du poison qui rend fou qui pourrait avoir été mis au point par un certain Fakir jusqu'à ce que dans le Lotus Bleu on découvre un remède.
Notons aussi quelques erreurs de jeunesse dans le Lotus Bleu comme le fait qu'on ne sache pas ce que deviennent les autres victimes du poison qui rend fou dont le messager chinois envoyé par Wang et le savant égyptologue. On peut toutefois supposer que l'écrivain interné avec le savant Siclone finisse en prison.
N'oublions pas le passage avec le pigeon voyageur en plein orage et le fait qu'on n'entende plus parler des Japonais au retour de Hou Kou.
merci pour les précisions apportées aux albums mini-format publiés en Chine avant accord avec Casterman. Le lotus bleu était bien sûr symbolique mais plusieurs ont été également édités comme l'oreille cassée, le Congo et les sept boules souvent en 2 "petits carnets" par album!
Du côté des Chinois il existe un personnage méchant qui n'est autre que Cheng qui vêtu de noir travaille pour le compte de Monsieur Mitsuhirato. Ce personnage n'hésite pas à avertir ce dernier en pensant que le consul de Poldevie soit Tintin déguisé.
On se demande si Didi vu qu'il soit au courant des activités de Monsieur Mitsuhirato n'aurait pas été mêlé à la bande de trafiquants de stupéfiants. On devine les raisons pour lesquelles il a été empoisonné au radjaijah.
@boubou44
Ce genre d'album était publié en Chine avant les accords avec les éditions Casterman. Ces accords ont causé des frictions à cause de la traduction de Tintin au Tibet.
Avant ces accords, les traductions chinoises étaient des publications pirates parfois redessinées. Ce fut longtemps considéré comme de la littérature bourgeoise et capitaliste, donc interdite en Chine Populaire jusqu'à la fin de la Révolution culturelle.
Le passage célèbre des clichés des Occidentaux sur la Chine a… voir la suite
@boubou44
Ce genre d'album était publié en Chine avant les accords avec les éditions Casterman. Ces accords ont causé des frictions à cause de la traduction de Tintin au Tibet.
Avant ces accords, les traductions chinoises étaient des publications pirates parfois redessinées. Ce fut longtemps considéré comme de la littérature bourgeoise et capitaliste, donc interdite en Chine Populaire jusqu'à la fin de la Révolution culturelle.
Le passage célèbre des clichés des Occidentaux sur la Chine a mis dans l'embarras les traducteurs chinois. Selon les versions, ils pouvaient être omis ou à moitié traduits. Ces clichés sur la Chine correspondent en effet partiellement à ce que raconte la propagande du Parti Communiste sur la Chine des années 1930! (cruauté du pays, femmes aux pieds bandés, bébé féminins jetés dans les rivières...).
Un autre casse-tête pour les traducteurs est cet "Occidental private club" fréquenté par Gibbons et Dawson. Selon les versions chinoises, c'est parfois "commissariat de la concession" ou 'club americano-européen". A ma connaissance, il n'y avait de club de ce nom à Shanghai; il y avait un Club Français, un club anglais...
Le Lotus Bleu décrit la Chine des années 1930 telle que le voulait Tchang Tchongjen (Chang Chongren en transcription moderne). Aucune allusion à la guerre civile qui ravageait la Chine à l'époque! Il y a quelques entorses curieuses avec l'Histoire. Pour commettre leur attentat, les Japonais ont fait appel à des militaires et ne se sont pas fait aider par un expert étranger. Depuis longtemps l'opium n'était plus l'objet de trafic en provenance de l'étranger mais était directement produit en Chine. Cet état de fait a été dénoncé par l'écrivain Lao She dans son roman "La Cité des chats".
Il est remarquable que dans cet album souvent présenté comme un exemple de compréhension entre les peuples, dès que Tintin est sur le sol chinois, tous les étrangers (à l'exception de Tintin) sont dans le camp des méchants et tous les Chinois sont dans le camp des gentils! La réalité historique fut bien différente. Il y a eu une collaboration sino-japonaise (gouvernement de Wang Jingwei). Si le réalisme de la représentation du monde chinois est remarquable (scènes du rue, écriture...), les Japonais sont ridicules - avec parfois des fautes, on de dit pas Fusi-yama mais fujisan en japonais!). Comme d'habitude dans l'oeuvre d'Hergé, le monde anglo-saxon est présenté négativement. L'affreux Gibbons (de l'American-anglo Chinese Steel Co dans le premier album, puis de l'American & Chinese Steel ensuite...) en est le parfait exemple, ainsi que l'abominable Dawson.
Cet album est devenu curieusement une référence historique sur la Chine. Lors du procès de novembre 2000 suite à une pièce de théâtre intitulée 'Interdit aux Chinois et aux chiens", le substitut du procureur a déclaré que cette interdiction figurait dans l'album Le Lotus Bleu.
Voilà une bande dessinée qui devient un document historique et, de plus, l'album ne fait aucune allusion à une telle interdiction!
Je suis entrain de lire !!!
je suis super étonnée en bien!