J'aimerais savoir quelle était la taille des dessins originaux de lá bande dessinée, quelqu'un le sait ?
J'adore l'Égypte... Ah ces pyramides, son sphinx et son histoire....
La couverture est très très très très très bien dessiner : bravo, Hergé!(même s’il est mort)
A noter le petit prince de Rawajpoutalah que Tintin sauve du kidnapping par le méchant fakir, qu'on voit finalement peu et dont on parle peu. C'est une sorte d'Abdallah inversé : certes lui aussi est élevé par son père seul et certainement très gâté aussi, mais pas la même attitude. Lorsqu'il dit à Tintin son refus de le voir partir, on voit que ce n'est pas un caprice mais de la reconnaissance, à la façon dont il lui prend les mains et le regarde... Et Milou n'a pas peur de se laisser emporter… voir la suite
A noter le petit prince de Rawajpoutalah que Tintin sauve du kidnapping par le méchant fakir, qu'on voit finalement peu et dont on parle peu. C'est une sorte d'Abdallah inversé : certes lui aussi est élevé par son père seul et certainement très gâté aussi, mais pas la même attitude. Lorsqu'il dit à Tintin son refus de le voir partir, on voit que ce n'est pas un caprice mais de la reconnaissance, à la façon dont il lui prend les mains et le regarde... Et Milou n'a pas peur de se laisser emporter par la danse de joie du petit garçon lorsque Tintin accepte de rester quelques jours de plus. Alors que dans l'Or Noir, Milou, pas fou, se sauve lorsqu'Abdallah le voit et exige de jouer avec lui... Mais cette amitié avec le petit prince (sans prénom) n'aura pas de suite, alors que l'abominable Abdallah mènera la vie dure à Tintin et Haddock dans 2 albums, Tintin au Pays de l'Or Noir et Coke en Stock...
Même s'il y a une incontestable ressemblance, je réfute la prétendue "brève apparition de Rastapopoulos au banquet à la fin de l'épisode américain" ... A PREUVE :
1° sur l'Epomeo, lors de leur altercation, nous "entendons" Rastapopoulos, fou de rage, éructer : "Espèce de freluquet, de quoi vous mêlez-vous ? Vous ne savez pas à qui vous avez affaire"(CDP, 4-I-3) ;
2° cette "auto-présentation" : Vous regretterez un jour de vous être mis en travers de mon… voir la suite
Même s'il y a une incontestable ressemblance, je réfute la prétendue "brève apparition de Rastapopoulos au banquet à la fin de l'épisode américain" ... A PREUVE :
1° sur l'Epomeo, lors de leur altercation, nous "entendons" Rastapopoulos, fou de rage, éructer : "Espèce de freluquet, de quoi vous mêlez-vous ? Vous ne savez pas à qui vous avez affaire"(CDP, 4-I-3) ;
2° cette "auto-présentation" : Vous regretterez un jour de vous être mis en travers de mon chemin : sachez que mon nom est Rastapopoulos" (CDP, 4-II-1) ;
3° l'auto questionnement de Tintin : "Rastapopoulos ?... Rastapopoulos ?... Ah ! j'y suis : c'est le milliardaire, le directeur de la célèbre firme de cinéma "Cosmos Pictures" (CDP, 4-II-2) ;
Soit, une TRIPLE contradiction avec cette fameuse case TEA, 57-III : si Tintin avait réellement et si étroitement voisiné avec le supposé Rastapopoulos, il lui aurait été assurément présenté ...
De même, par la suite, lorsqu'ils se revoient lors de l'intempestive interruption par Tintin d'une scène du film "Haine d'Arabe" (CDP, 17-II et III), il n'y a pas la MOINDRE allusion (même indirecte ... même accidentelle) à cette supposée "première rencontre" en Amérique ... Le SEUL rappel d'un "passé quelconque", revient à Rastapopoulos lui-même : "Mais je ne me trompe pas : c'est bien vous qui étiez à bord de l'"Epomeo" et avec qui j'ai eu cette petite querelle" (CDP, 17-II-2) ... Et, si l'on interroge la version originale, c'est encore plus exemplaire, en la page 29 parue dans le "Petit Vingtième" n° 11 du 16 mars 1933 :
"Il me semble vous reconnaître, Monsieur ; n'êtes-vous pas Monsieur Tintin ..." (B2) ... Mode interrogatif qui, effectivement, pourrait signifier une rencontre en Amérique ... ce que dément la seconde intervention, sans appel :
"Charmé de vous revoir ... Notre première rencontre n'avait pas été très ... Heuh ... encourageante" (C1) ... Soit, une claire allusion à la dispute sur l'"Epomeo" démentant toute antériorité qui, au vu de la fameuse case de "Tintin en Amérique", n'aurait pu être que cordiale ...
Soit dit en passant, Tintin fait preuve d'un manque de perspicacité en ce qu'il aurait dû s'étonner que Rastapopoulos connaisse son nom ... A ce point même qu'il tombe dans le panneau relativement aux confidences du milliardaire s'agissant du trafic d'armes ... On peut dès lors regretter que Hergé ne les ait pas reprises dans la version définitive qui, décidément, me paraît INFERIEURE ...
RIEN, absolument RIEN ne PROUVE cette supposée "apparition" ... hormis une ressemblance physique ... En outre, on peut trouver ce commentaire dans Wikipedia :
"Un personnage ressemblant à Rastapopoulos apparaît également dans une case de Tintin en Amérique, album antérieur aux Cigares du pharaon, mais, le personnage en question n'étant pas nommé, seule cette ressemblance permet à certains tintinologues de l'identifier comme Rastapopoulos. On notera toutefois qu'il porte le monocle à gauche, et non à droite comme le fait l'authentique Rastapopoulos. Il pourrait s'agir d'un simple archétype d'Hergé."
"Archétype" ... c'est le moins qu'on en puisse dire !!! Ce monocle se retrouve porté à droite (et non à gauche) à chaque apparition de Rastapopoulos et se remarque une dernière fois sur la reproduction de son visage à la fin du "Lotus bleu", en l'article de presse, objet de la planche 119 parue dans "Le Petit Vingtième" n° 40 en date du 03 octobre 1935 ...
Voilà qui me paraît décisivement CLAIR !!!
Lors d'une réunion l'un des huit membres cagoulé prétend avoir liquidé le senhor Oliveira et le capitaine du boutre dans l'édition ancienne. Reste à savoir comment le senhor Oliveira aurait survécu. Cependant on peut supposer que Rastapopoulos ait effectué une dénonciation pour que les Dupondt arrêtent tout le monde à bord du boutre. Il est possible que les personnages cités lors de la réunion des cagoulés aient été arrêtés par la police.
Ce qu'on oublie d'évoquer c'est que Hergé avait préparé quelques esquisses ou des vignettes remodelées dans les années quarante en vue du passage à la couleur et aux 62 pages (cf un des tomes des gros livres de la bibliothèque de Moulinsart paru au début des années 2000). On remarquera un projet de page de titre très ouvragée avec des hiéroglyphes et quelques vignettes noir et blanc sous forme d'en cours à peine retouchées.
On se demande si l'auteur n'avait pas renoncé à cette aventure sous… voir la suite
Ce qu'on oublie d'évoquer c'est que Hergé avait préparé quelques esquisses ou des vignettes remodelées dans les années quarante en vue du passage à la couleur et aux 62 pages (cf un des tomes des gros livres de la bibliothèque de Moulinsart paru au début des années 2000). On remarquera un projet de page de titre très ouvragée avec des hiéroglyphes et quelques vignettes noir et blanc sous forme d'en cours à peine retouchées.
On se demande si l'auteur n'avait pas renoncé à cette aventure sous prétexte qu'elle soit de conception dépassée et préféré écrire de nouveaux récits. Et pourtant la quatrième aventure est assez réussie.
On a souvent tendance à considérer le titre suivant le Lotus Bleu comme étant le récit qui fait démarrer la série des aventures de Tintin.
Or, il ne faut pas oublier que le titre des Cigares du Pharaon aura apporté des innovations par rapport aux trois premières aventures :
- Hergé fait apparaître des personnages appelés à partager d'autres aventures dont Rastapopoulos apparu comme figurant dans Tintin en Amérique, les Dupondt et le senhor Oliveira Da Figuera.
- c'est l'aventure qui… voir la suite
On a souvent tendance à considérer le titre suivant le Lotus Bleu comme étant le récit qui fait démarrer la série des aventures de Tintin.
Or, il ne faut pas oublier que le titre des Cigares du Pharaon aura apporté des innovations par rapport aux trois premières aventures :
- Hergé fait apparaître des personnages appelés à partager d'autres aventures dont Rastapopoulos apparu comme figurant dans Tintin en Amérique, les Dupondt et le senhor Oliveira Da Figuera.
- c'est l'aventure qui vient sans que Tintin s'y attende
- on a droit à un fil conducteur autre qu'un pays visité ; le signe Kih Osk et le trajet en direction de la Chine.
- Hergé met en avant les trafics d'armes et de stupéfiants qu'il dénonce dans le récit.
- Tintin commence à être plus humain et plus tolérant. Il sympathise aussi bien avec les éléphants qu'avec le maharajah et son fils. Ce dernier sera reconnaissant vis à vis de Tintin pour l'avoir sauvé. N'oublions pas le passage où Tintin intervient sans le savoir dans un tournage de film quand il veut sauver une femme maltraitée.
Bien que la narration n'ait rien à voir avec l'album suivant, Hergé aura conçu le scénario de manière à ce que Tintin puisse se rendre plus tard à Shanghai.
Hergé aura dit que ce récit et le Lotus Bleu constituent une seule et même histoire à Numa Sadoul. Ceci n'est pas faux car dans la bande de mr Mitsuhirato il n'est pas exclu qu'il y ait des membres qui connaissent les bandits déguisés en fantôme dans le récit précédent...dont Mitsuhirato qui devait certainement connaître le Fakir pour entrer en possession du radjaidjah. Le Fakir pourrait avoir profité de son évasion pour empêcher le messager de Wang de dévoiler des informations à Tintin.
Cependant reste à savoir comment Rastapopoulos aura échappé à la mort. Sans doute comme Tintin dans le récit en Amérique ou le père de Jo et de Zette dans la vallée des cobras.
Bien que le Lotus Bleu soit un récit plus travaillé et que le récit précédent contienne des éléments naïfs la structure des cigares du Pharaon restera la base des aventures suivantes.
On peut supposer que le but de la croisière de Tintin soit une mission en Chine donnée par le journal Petit Vingtième auprès des Fils du Dragon et que la venue du messager chinois laisse sous entendre que ces derniers s'impatientent et que Tintin doive partir au plus vite.
On pourrait reprocher certains points assez naïfs comme le parcours Arabie Inde à bord d'un petit avion dont la distance est assez longue pour un petit appareil, la description à peine réaliste des pays visités, les pouvoirs du Fakir ou la façon dont Tintin échappe au danger face aux serpents à lunettes.
Mais malgré ces défauts cette aventure reste un chef d'œuvre qui montre la volonté de Hergé de se documenter davantage et de concevoir un récit plus travaillé que les trois premiers titres.
Avez vous remarqué lorsque Tintin est à Port Saïd ce qu'on trouve parmi les passants ?
De quel nationalité est le prisonnier qui n'apparaît pas dans la version couleur lorsque Tintin démasque les personnes cagoulées ?
On de demande si Hergé ne faisait pas déjà allusion à l'aventure suivante : le Lotus Bleu ou au futur personnage Didi qui est le fils de Mr Wang.
S'agissant du problème d'anachronisme posé, dans la version définitive de 1964 par la vignette CDP, 15-IV-3 ayant pour objet le fait que le Sheik Patrash Pasha fait part de son admiration pour Tintin en faisant exhiber l'album "Objectif Lune" très éloigné dans le temps des "Cigares du Pharaon", il est significatif que, dans les trois versions (1934 - 1955 - 1964), le serviteur présente l'album (quel que soit son titre) tourné bien moins vers Tintin (à qui pourtant le ...… voir la suite
S'agissant du problème d'anachronisme posé, dans la version définitive de 1964 par la vignette CDP, 15-IV-3 ayant pour objet le fait que le Sheik Patrash Pasha fait part de son admiration pour Tintin en faisant exhiber l'album "Objectif Lune" très éloigné dans le temps des "Cigares du Pharaon", il est significatif que, dans les trois versions (1934 - 1955 - 1964), le serviteur présente l'album (quel que soit son titre) tourné bien moins vers Tintin (à qui pourtant le ... "compliment" du Sheik est adressé) mais ... en direction du lecteur ...
Dans la version 1934, il s'agit de "Tintin en Amérique", album chronologiquement précédent ... Il s'agit donc à la fois d'un respect de la chronologie ET un "moyen" publicitaire adressé aux jeunes lecteurs ...
Dans la version 1955, c'est "Tintin au Congo" qui est "à l'honneur", album considéré alors comme premier de la série ... En outre, le serviteur est noir ... Sommes-nous en présence d'une réplique secrète à l'adresse de tous ceux (et ils sont toujours "légions" !) qui l'accuse de "racisme" que Hergé suggère par le choix de l'album "raciste" opéré par ... un "Noir" ... très probablement "esclave" du Sheik ... ?
Dans la version de 1964, la ... "promotion" de "Objectif Lune", pour anachronique qu'elle soit, rompt également avec "l'explication" de la "chronologie publicitaire" (valable pour 1934), attendu que le dernier album paru un an avant la refonte des "Cigares" (donc, en 1954) est "On a marché sur la Lune" ...
Remarquons que, dans les versions "1955" et "1964", Tintin crache son thé sous le coup de la bourrade dans le dos que lui assène un Patrash Pasha enthousiaste tandis que Milou ronge un os ...
Si quelqu'un soit intéressé: je vais vendre ma collection Cigares du Pharaon, 18 albums (1971-2008) en 17 langues différantes, tbe. Pour + d'infos merci de me contacter ljml@neuf.fr
Considérons le cauchemar, concentré en quatre cases (CDP, 9-II-2 et 32 et III-1 et 2) d’une grande originalité et d’une beauté graphique magnifiée, par delà la version primitive, par la colorisation des "Cigares du Pharaon", vingt ans plus tard. Il n’a pas manqué de susciter des interprétations psychanalytiques d’espèce freudiennes, telle celle de Jean-Marie Apostolidès pour qui il symbolise, à partir d’une connotation sexuelle fondamentale, le "châtiment" d’un "conflit… voir la suite
Considérons le cauchemar, concentré en quatre cases (CDP, 9-II-2 et 32 et III-1 et 2) d’une grande originalité et d’une beauté graphique magnifiée, par delà la version primitive, par la colorisation des "Cigares du Pharaon", vingt ans plus tard. Il n’a pas manqué de susciter des interprétations psychanalytiques d’espèce freudiennes, telle celle de Jean-Marie Apostolidès pour qui il symbolise, à partir d’une connotation sexuelle fondamentale, le "châtiment" d’un "conflit œdipien" avec le "Père" en une "régression" au stade oral - ce "Tintin redevenu bébé, hurlant d’angoisse dans un sarcophage-berceau" -. Aussi, l’exposé analytique d’un "roman familial". En son article "Tintin ou la nostalgie d’un amour perdu", Bernard Spée, considérant le schéma théorique de l’article "Vers une métapsychologie de la création" de Didier Anzieu, distingue en ce "film" cauchemardesque un lien biographique, expression d’un impossible amour de jeunesse de Hergé, signifié par métaphore en le personnage de Milou (surnom de Marie-Louise van Cutsem, la jeune fille aimée) et en celui de Philémon Siclone, expression paternelle négative (le père de Marie-Louise, mettant fin à l’idylle amoureuse ET le père d’Hergé, méconnaissant les essais de son fils qualifiés alors "d’enfantillages" ... d’où résulte cette "chute exceptionnelle du héros dans un état d’enfance sans équivalent dans la suite des aventures de Tintin"). Aussi, les démêlés qui l’opposent alors à l’abbé Wallez, son "père artistique", soutenu par sa secrétaire, Germaine Kieckens, qu’il épousera cependant le 20 juillet 1932, quelques mois avant le début de la parution du futur album dans "Le Petit Vingtième" …
Ce cauchemar suscité par les effets d’un puissant narcotique (*), premier du genre dans l’œuvre d’Hergé, est prétexte à des "dérives" oniriques qui, plutôt que de la "suspendre", participent à l’action. Loin de signifier la traduction d’un quelconque "inconscient", il relie un passé récent (le professeur Siclone, Rastapopoulos, les Dupondt) à une situation lourde de menaces que pressent Milou en CDP, 7-I-3 (la disparition du professeur … l’entrée dans le tombeau de Kih Oskh … l’enfermement … la progression … la découverte des savants momifiés) et au péril de mort que signifient les trois sarcophages encore vides, assurant de la sorte la progression du récit, le tout, vécu à l’état conscient.
(*) dans "Tintin en Amérique" le héros est assommé par deux complices d’Al Capone (TEA, 5-II-2) puis promis au trépas par l’administration supposée d’un gaz mortel - le "O.X2Z" - (TEA, 12-III et IV-1) … En fait, c’est le "soporifique Z 4" qui lui est administré par erreur (TEA, 13-II-2) ce qui lui permet de redresser la situation.
Plutôt que de décrypter cet "inconscient" (contradiction FONDAMENTALE de la psychanalyse, laquelle prétend "soigner" en plaçant le conscient, c’est-à-dire la partie de l’homme pouvant se déterminer par la volonté et la grâce - toute guérison suppose un acquiescement et une volonté supérieure -, sous la domination de l’inconscient, INVERSION au pire degré !), il convient de considérer ces quatre cases comme s’inscrivant dans le syncrétisme associant le graphisme d’Hergé avec l’art et la mythologie de l’ancienne Egypte en l’utilisation d’anachronismes et de contradictions :
1° ainsi de la coloration verte, symbole de régénération dans la religion égyptienne, des volutes du narcotique, paradoxalement associées à la suggestion obsédante des cigares "Flor Fina", vecteurs de dégénérescence de la volonté par la drogue qu'ils contiennent … ;
2 ainsi de la présence d’Anubis, le dieu à tête de chacal ou de chien sauvage (probablement inspiré aux Égyptiens par le comportement de ces canidés toujours en quête de charogne, d’où son rôle dans les cérémonies funèbres, les momifications et les embaumements), servant de "porte-manteau" aux effets de Siclone avant de se "métamorphoser" en le "chien" Milou au cours de la phase hallucinatoire … ;
3° ainsi de la suggestion du Pharaon Kih Oskh se muant en professeur Siclone … ;
4° ainsi de celle des Dupondt et de Rastapopoulos (*), résurgences cauchemardesques d’un passé récent vécu à l’état de veille …
Quant à la phase "sarcophage-berceau" coïncidant avec la mutation du Pharaon en un Siclone omnipotent (lors que Tintin, inconscient, est descendu vers la mer), elle me paraît analogique avec le récit biblique de Moïse sauvé des eaux … lors qu’il aurait dû être mis à mort par ordre du Pharaon Ramsès II (et non Séthy comme présenté dans le célèbre film "Les Dix Commandements"), elle signifie non point le surgissement onirique d’un prétendu "stade oral" en forme de châtiment d’un conflit œdipien (!) mais préfigure tout en "l’expliquant" la scène à venir, celle de Tintin dérivant en mer Rouge dans son sarcophage, à la suite d’une erreur des exécuteurs qui étaient missionnés à sa mort …
(*) faut-il "voir" dans cette "présence" une piste à destination du lecteur, suggérant la dimension diabolique du personnage ? Tintin, qui aurait été bien avisé de s’en méfier (leur première rencontre coïncide avec une menace à peine voilée - "Vous regretterez un jour de vous être mis en travers de mon chemin" - CDP, 4-II-2 -), le retrouvera dans la suite du récit, en sera longtemps la dupe … jusqu’aux dernières pages du "Lotus bleu" …
En lisant les Cigares du Pharaon y compris la version 1934 on restera de faim à la fin du récit. En effet :
1) le chef tombé dans le précipice n'est toujours pas identifié
2) on se demande si Tintin va vraiment partir en Chine comme indiqué au début du récit.
On remarquera dans la version originale la présence d'un Chinois parmi la bande réunie dans les sous sols du Palais du Maharadjah de Rawajpoutalah et d'un Japonais ce qui donne déjà un avant-goût de l'aventure en extrême Orient.
Dans "Les Cigares du Pharaon", par delà la folie de Philémon Siclone, qui, encore lucide (ou déjà en état de "folie douce"), ne présentait que trop un potentiel certain pour la démence, nous apprenons, par la bouche de l'écrivain Zlotszky (*), que le "poison-qui-rend-fou" provient du "suc de radjaïdjah" (CDP, 43-II-2). Le "suc" (du latin "sucus", "sève") étant "un liquide organique susceptible d'être extrait des tissus… voir la suite
Dans "Les Cigares du Pharaon", par delà la folie de Philémon Siclone, qui, encore lucide (ou déjà en état de "folie douce"), ne présentait que trop un potentiel certain pour la démence, nous apprenons, par la bouche de l'écrivain Zlotszky (*), que le "poison-qui-rend-fou" provient du "suc de radjaïdjah" (CDP, 43-II-2). Le "suc" (du latin "sucus", "sève") étant "un liquide organique susceptible d'être extrait des tissus animaux et végétaux", on peut dès lors supputer que ce "radjaïdjah" est, tel le curare, une substance (un alcaloïde ?) extraite à partir d'un savant dosage de plantes ou de fleurs ne se trouvant qu'en Asie, tout particulièrement en péninsule indienne puisque le secret ne semble en être connu que du seul "fakir", cette "honte de notre corporation" dira de lui le fakir Cipaçalouvishni (LB, p. 2 et 3) ... avant que le professeur Fan Se Yeng, savant aliéniste, en ayant découvert la composition, n'en ai synthétisé l'antidote (LB, 60-IV-2). En tout cas, sa toxicité est TERRIBLEMENT efficace puisqu'il ne faut qu'un laps de temps extrêmement court pour qu'il fasse sombrer la victime dans la démence, ainsi qu'on le voit avec Zlotsky, dans "Les Cigares du Pharaon" ou l'envoyé chinois des "Fils du Dragon" dans "Le Lotus bleu" ...
(*) désigné sous la patronyme "Zlotswtz", écrivain hongrois, dans la version originale, le "radjaïdjah" étant mentionné pour la première fois dans le n° 34 du "Petit Vingtième" du 24 août 1933.
Le thème de la folie hante l’œuvre d'Hergé (voir mon intervention en date du 14 octobre 2014 dans l'article "Le Lotus Bleu") ... Dans son "Dictionnaire amoureux de Tintin", Albert Algoud, à l'article "Folie", établit d'intéressantes analogies entre le vocable "fou" et certaines créations onomastiques du cru de Hergé, issues du marollien bruxellois ou du flamand ...
Ainsi, de "Zlotsky", issu du flamand "zot", "fou" ... "Klow" (capitale de la Syldavie), dérivé du marollien "kloef" ou "klouf" qui veut dire "fêlé" ... Szohod (capitale de la Bordurie) , déformation de "Zohot", de l'adjectif "zot", "fou" !!!
L'angoisse de la folie est récurrente chez Hergé, traduisant à la fois son ressenti devant l'état de sa mère, dépressive depuis longtemps, internée provisoirement dès 1937 et qui finira sa vie dans un asile, entravée à son lit tels les sept savants dans "Les Sept boules de cristal", et la pente neurasthénique de son propre tempérament ... qu'il a sublimée dans son œuvre ... Sans doute, la manière dont il dénonce par l'humour, à travers le directeur de l'asile de Rawhajpoutalah, la psychiatrie asilaire de son époque, exprime assurément le désarroi où l'a plongé les tortures en forme de "soins" subies par sa mère ... notamment les électrochocs !!!
Et, prenons à nouveau acte du fait que le prétendu "raciste" Hergé oppose à l'aliéniste "blanc", maniant si "libéralement" la matraque au lieu du verbe et de la remise en question de soi-même, le professeur Fan Se-Yeng, "oriental" raffiné qui, pour auteur de "remarquables ouvrages sur la folie" (LB, 33-III-3) qu'il soit et côtoyant les milieux scientifiques internationaux, doit assurément plier les certitudes scientistes occidentales à la Sagesse pluri-millénariste chinoise ... Et c'est à ce "Chinois" qu'est dévolu l'analyse du poison et la découverte de son antidote plutôt qu'à un "laboratoire" étatsunien ou occidental !!! De son anti-poison, on ne sait RIEN mais on peut augurer qu'il trouve sa source dans l'univers vénéneux des essences et des plantes qui tuent aussi bien qu'elles guérissent plutôt que dans la pharmacopée allopathique occidentale qui, bien souvent, endort la cause sans la faire disparaître ...
Reste à savoir pourquoi ce récit fut attendre 1955 pour paraître en couleurs. On peut supposer que ce soit pour les raisons suivantes :
Hergé avait jugé cette aventure trop naïve voire comme une oeuvre de jeunesse.
L'auteur avait préféré se consacrer à l'aventure lunaire ( raison du choix du titre page 15 chez Patrash Pacha).
Et pourtant il avait existé un projet de mise en couleurs dans les années 40 avec création d'une nouvelle page de titre.
Surprenant de voir page 62 que le savant fier qu'on ait mis un véhicule à disposition et l'écrivain montent à bord d'un véhicule sans se méfier de la croix rouge qui orne celui-ci. Bien dommage que Hergé n'aient pas fait bénéficier du remède de Fan se Yeng.
On aurait vu Zlotsky transféré de l'hôpital psychiatrique à un centre de détention pour purger une peine d'emprisonnement pour complicité de la bande de trafiquants, les membres de la famille du maharadjah rejoindre leurs proches et le… voir la suite
Surprenant de voir page 62 que le savant fier qu'on ait mis un véhicule à disposition et l'écrivain montent à bord d'un véhicule sans se méfier de la croix rouge qui orne celui-ci. Bien dommage que Hergé n'aient pas fait bénéficier du remède de Fan se Yeng.
On aurait vu Zlotsky transféré de l'hôpital psychiatrique à un centre de détention pour purger une peine d'emprisonnement pour complicité de la bande de trafiquants, les membres de la famille du maharadjah rejoindre leurs proches et le messager chinois rejoindre Wang.
Quant au savant, on se demande s'il n'avait pas fait partie de la bande. On sait que Hergé l'avait en 1955 classé définitivement parmi les adversaires de la bande avec un emplacement prévu pour lui. Cependant on notera dans toutes les versions que le savant avait besoin d'être hypnotisé pour se débarrasser de Tintin contrairement à l'écrivain Zlotsky. Le remède du professeur Fan Se Yeng aurait permis d'éliminer des zones d'ombre dans le récit des Cigares du Pharaon. Cependant on découvre une clef de l'énigme dans le Lotus Bleu (qui n'est autre que la quatrième Mission du Petit Vingtième faisant du cinquième récit celui de la dernière mission de reportage confiée au reporter d'où sa longue croisière) avec l'identité du chef de la bande dans les Cigares du Pharaon faisant de ces deux récits une seule et même histoire.
Il n'est pas exclu que le fakir connaisse Mitsuhirato ou soit au courant de la lutte entreprise par les Fils du Dragon, version chinoise de de quentreprend le Maharadjah : lutter contre le trafic d'opium. Il est même possible que le fakir ait livré du radjaidjah à Mitsuhirato.
Pardon : je voulais dire Hergé . Notons que dans la version noir et blanc un de la bande de cagoulés ressemble à Didi le fils de Wang. Reste à se demander si celui - ci n'avait pas cherché à s'infiltrer dans la bande pour bien être au courant des faits en vue de lutter contre le trafic de stupéfiants.
On s'interroge sur le fait que le chef tombé dans les rochers ait échappé à la mort.