Un très bon album , différent des autres par bien des aspects
C'est aussi mon album préféré. Quelle virtuosité ! Quel chef d'oeuvre ! Je le compare aux Noces de Figaro ou à La Règle du Jeu de Renoir. Des portes qui claquent, des quiproquos, des faux mystères, des intrigues qui se croisent, etc. Il ne se passe rien, mais c'est passionnant !
Mon album préférés pas de méchant. En fait il n’y a même pas vraiment d’histoire mais c’est un album très bien dans le livre et le dessin animé. D’ailleurs le scene de la télé en couleur est juste incroyable 👍
La première fois qu’on lis l’album, on se dit ,HO! comment la Castafiore va-t-elle faire pour retrouver ses bijoux ? mais en fait, simplement, sous l’oreiller ! Par contre ,quand l’émeraude est volé… Et quand les Dupont La font tombé dans l’herbe…
Le professeur tournesol, qui crée la télévision en couleurs etc… Quel aventure cet album, très chouette
Ce n'est pas mon album préféré mais l'idée est intéressante, il nous permet de faire connaissance avec le château de Moulinsart que nous connaissions jusqu'à présent fort peu.
Dommage que nous n'en savons pas plus sur l'intérieur des chambres de ses occupants (mis à part la chambre d'invité de la Castaphiore), les écuries (haddock aurait-il renoncé à faire du cheval), les cuisines...
Un autre point qui aurait pu être développé, le village de moulinsart dont nous n'apercevons que le clocher.
Une… voir la suite
Ce n'est pas mon album préféré mais l'idée est intéressante, il nous permet de faire connaissance avec le château de Moulinsart que nous connaissions jusqu'à présent fort peu.
Dommage que nous n'en savons pas plus sur l'intérieur des chambres de ses occupants (mis à part la chambre d'invité de la Castaphiore), les écuries (haddock aurait-il renoncé à faire du cheval), les cuisines...
Un autre point qui aurait pu être développé, le village de moulinsart dont nous n'apercevons que le clocher.
Une autre réflexion, Nestor s'occupe-t-il à lui tout seul du gîte et du manger de ses occupants, de l'entretien de la demeure et du parc. Il mériterait au moins le titre de Maître d'hôtel avec quelques subalternes pour pouvoir l'aider surtout lorsque Séraphin Lampion et sa tribu se sont invités
Il y a du RACISME chez Matéo (eh OUI !!!) comme d'ailleurs aussi chez le vieux tzigane … Quelle qu'ait pu être la "maladresse" initiale de Haddock, s’étonnant de ce qu’il croit être leur choix d’un terrain plus qu’insalubre, l'hostilité et même l'agressivité de Matéo sont consubstantiels à l'opinion bien ancrée en lui de ce qu'il faut attendre d'un "gadjo" ... ainsi que l'exprime le vieux tzigane, dénonçant l'attitude de la gendarmerie à leur égard ... Ce qui détermine le… voir la suite
Il y a du RACISME chez Matéo (eh OUI !!!) comme d'ailleurs aussi chez le vieux tzigane … Quelle qu'ait pu être la "maladresse" initiale de Haddock, s’étonnant de ce qu’il croit être leur choix d’un terrain plus qu’insalubre, l'hostilité et même l'agressivité de Matéo sont consubstantiels à l'opinion bien ancrée en lui de ce qu'il faut attendre d'un "gadjo" ... ainsi que l'exprime le vieux tzigane, dénonçant l'attitude de la gendarmerie à leur égard ... Ce qui détermine le "gadjo" Haddock de s'inscrire en faux à cette opinion en invitant avec fermeté toute la tribu à venir s’implanter en "une belle pâture près du château, au bord d’une petite rivière" (admirons alors le "plan rapproché" de la vignette BLC 4-III-3 !)
(*) vocable désignant toute personne n’appartenant pas à une communauté tzigane (ou autres), suffisant à établir un "mur", une "séparation" avec ... "ceux qui n’en sont pas" …
Le moins que l’on puisse dire est, qu'arrivant à Moulinsart (significativement, il figure à l’arrière-plan de la vignette BLC, 12-I-1), Matéo "persiste et signe" dans son préjugé d'espèce raciste … A peine installé dans "l'Eden" généreusement mis à la disposition de sa tribu, il confie à la vieille gitane, "Je les déteste ces gadgé", "justifiant" son animosité en englobant Haddock et Tintin dans l'unanimisme de "mépris" dont il charge TOUS les "gadgé" … Cela s’appelle de l’AMALGAME !!! Il "aggravera" son "cas" en lançant une pierre dans le ruisseau, aspergeant copieusement Tintin (BLC, 16-II-4), "ce petit morveux" (BLC, 16-III-3), absorbé par la première enquête de l’album, venu visionner les empreintes laissées … Une brutalité plus que gratuite !!!
Que Matéo et la communauté tzigane aient plus que des excuses … c'est ce que s’applique à démontrer Hergé en les réactions successives de Nestor ("ces Bohémiens, c'est tout vauriens, chapardeurs et compagnie !" - BLC, 12-III-1 -) … du capitaine de gendarmerie ("Moi, je vous aurai mis en garde. Il ne faudra vous en prendre qu'à vous-même s'ils vous amènent des ennuis." - BLC, 13-II-2 -) … des Dupondt ("Les voilà, les coupables ! ... Cà ne fait pas l'oncle d'un doute ! ..." "Ces gens sont tous des voleurs !" BLC, 47-II-3 et III-1) … des médias (la "brillante enquête" ... le "lumineux exposé" - BLC, 50-II-2 -) … Réactions on ne peut plus "classiques", en effet ... Il n’empêche que cela n’autorise pas les "défenseurs" de Matéo de verser eux-mêmes dans un amalgame … "à géométrie variable" : le racisme est propre à TOUT être humain ...
"De loin, le Tzigane est un être humain" … Loin de s’offusquer d’un prétendu "caractère odieux" de ce proverbe roumain, il convient de le considérer en l'absolu contraste de vie entre le nomade et le sédentaire … On perçoit cette incompatibilité en la scène où Tintin, loin du tumulte de Moulinsart - envahi par l'équipe de télévision convoquée par la Castafiore - "se ressource" ... de loin ... au son de la guitare de Matéo, la tribu étant réunie autour d'un feu de camp ... C'est qu'"il se montre fort attiré par les gens du voyage comme par un univers ancien auquel il n'a plus accès. Il a désormais choisi son camp, celui d'Abel, celui des sédentaires. Cependant, dès qu'il entend leurs guitares, il ne peut s'empêcher de regretter son choix : "Quelle nostalgie dans cette musique" (BLC, 40-III-3). Le sentiment du héros a son origine dans la perte de son mythe primitif" (Jean-Marie Apostolidès) ... Tintin, mais aussi Hergé ... en les illusoires idéaux de son passé scout ..
Pourquoi Séraphin Lampion perd-il toutes ses chances de "fourguer" à la Castafiore un mirobolant contrat d'assurances pour ses bijoux ... non assurés ? La relation ambivalente de la diva avec ses joyaux (remarquablement définie Jean-Marie Apostolidès !) explique "POURQUOI", d'emblée, il fait "mauvaise impression" ... sa faconde et sa vulgarité ne pouvant que heurter cette femme dont la personnalité et la préciosité se situent aux antipodes, ainsi qu'en fait foi la… voir la suite
Pourquoi Séraphin Lampion perd-il toutes ses chances de "fourguer" à la Castafiore un mirobolant contrat d'assurances pour ses bijoux ... non assurés ? La relation ambivalente de la diva avec ses joyaux (remarquablement définie Jean-Marie Apostolidès !) explique "POURQUOI", d'emblée, il fait "mauvaise impression" ... sa faconde et sa vulgarité ne pouvant que heurter cette femme dont la personnalité et la préciosité se situent aux antipodes, ainsi qu'en fait foi la page 17 des "Bijoux de la Castafiore" :
1° le "Salut galopin" par lequel, cigare au bec, il accueille Tintin ;
2° la manière dont il se rit de l'accident du capitaine Haddock, "ce vieux pirate" : "Excellent, le coup de la marche ... Tordant ! ... " ;
3° son indiscrétion relativement à la non assurance des bijoux ;
4° son INCULTURE s'agissant de la personnalité et du rang du maharadjah de Gopal, un "marachinchouette" - première occasion pour la Castafiore de le reprendre - ;
5° sa grossièreté insigne s'agissant des bijoux ("ce bazard-là" qu'il qualifie de "quincaillerie" et espère assurer "aux petits oignons" !!!) et son MEPRIS de l'Art du chant ("C'est fou ce que çà rapporte, chanter ! ... Hein ! on ne croirait pas ? ...) quand lui-même, "dans la journée", préfère "un bon demi") ;
6° sa MUFLERIE, quand il lui envoie à la figure des bouffées de son cigare ;
7° sa désinvolture quand il quitte la "duchesse" ... en lui jetant une dernière bouffée !!!
Toutefois, on ne saurait encore estimer qu'elle lui signifiera son refus ... en dépit du "Taratata" clôturant l'entretien (si l'on peut dire !) signant plus que jamais sa vulgarité de petit bourgeois ... "bruxellois" : prudente, matoise, elle se réfugie derrière un "Je ... je réfléchirai" (forme "classique" de refus non encore déclaré) signifié à "Monsieur Lanterne" ... première atténuation de la dimension "solaire" prêtée au vendeur d'assurance par Albert Algoud ... A PREUVE, dans le charivari généré par le reportage télévisé, le prétendu vol des bijoux : interrogée par les Dupondt, elle déplore l'absence de contrat d'assurance : "Monsieur Lampadaire m'avait promis de venir avec sa police mais ..." (BLC, 38-IV-3a) ... Un "mais" lourd de sous-entendus ...
De fait, lorsqu'il revient, gonflé de la même grossière suffisance, il ne pouvait tomber plus mal, "Bianca" éructant sa colère (d'espèce si FEMININE ! )à l'adresse de toute la maisonnée (sauf ... SIGNIFICATIVEMENT ... de Tintin) ... L'entrevue est aussi orageuse que LAPIDAIRE ... au grand ravissement de Haddock ... qui, depuis LONGTEMPS, aurait dû procéder ... avec ce qui va suivre (BLC, 42-IV-2, 3) :
1° "Mille regrets" ;
2° "Il est trop tard" ;
3° "Il fallait venir plus tôt" ;
4° "N'insistez pas" ;
5° "Je veille moi-même sur mes bijoux" (réflexion symptomatique !) ;
6° "Adieux" ... un PLURIEL significatif du congé DEFINITF en la porte du château claquée à GRAND BRUIT à son nez ...
7° échanges que contrepointent des "Monsieur Lampiste" du plus haut intérêt symbolique ... Car, n'en déplaise à Albert Algoud qui la qualifie d'injustice, l'ultime déformation "castafiorienne" du patronyme de ce PARASITE se rapporte pleinement à "un individu subalterne" (ce qu'est Lampion, agent de la multinationale "Mondass") : la "faute" de Lampion gît en sa MINABLE personnalité ...
Par delà l’engueulade dont il abreuve Haddock pour son échec dans « Le Picaros » (TEP, 3-I-3, 4), on ne le reverra plus à Moulinsart ... sauf brièvement, inutilement, dans les esquisses de "L'Aph Art" ...
Haddock exècre le perroquet et ne s'en cache pas, mais il est bien content de le trouver pour faire une bonne farce à la Castafiore en allant le décrocher en loucedé de son perchoir et discrètement, de l'envoyer dans la salle où la Castafiore chante devant les caméras de télévision. Celle-ci, passé le choc, avec sa haute estime d'elle-même (doublée d'une bêtise qui préfigure celle des starlettes de téléréalité...), est persuadée que Coco s'est détaché de lui-même par amour de la musique et du… voir la suite
Haddock exècre le perroquet et ne s'en cache pas, mais il est bien content de le trouver pour faire une bonne farce à la Castafiore en allant le décrocher en loucedé de son perchoir et discrètement, de l'envoyer dans la salle où la Castafiore chante devant les caméras de télévision. Celle-ci, passé le choc, avec sa haute estime d'elle-même (doublée d'une bêtise qui préfigure celle des starlettes de téléréalité...), est persuadée que Coco s'est détaché de lui-même par amour de la musique et du chant de sa maîtresse...
Quant aux journalistes de Paris Flash (imitation de notre bon vieux Paris Match), leur interprétation du moindre geste gentil de la Castafiore envers Haddock provisoirement handicapé comme leur prochain mariage sont confortés par la surdité de Tournesol, qui croit de bonne foi qu'ils l'interviewent sur ses travaux de jardinage et sa culture des roses... Et s'indigne de voir ensuite qu'on lui cache tout, aveuglé si je puis dire par le déni de sa surdité : le futur mariage d'Haddock et de la Castafiore, le tournage de l'émission télévisée... Pourtant, dépourvu de jalousie et de rancoeur, il félicite chaleureusement Haddock de son prochain bonheur et au moment du départ de la Castafiore, lui offre de splendides roses blanches de sa création, sorte de déclaration d'amour non dite. Tournesol aime la Castafiore qui aime Haddock...
La suite de la Castafiore, Irma et Wagner, ont aussi un rôle plus prégnant. Wagner, lorsqu'il apparaîssait aux côtés de la Castafiore depuis le Sceptre d'Ottokar, était une sorte de présence silencieuse qui se contentait d'être là et sur scène de jouer au piano. Dans les Bijoux, on découvre qu'il joue en cachette aux courses, quitte à enregistrer ses répétitions sur un magnétophone qui tourne en boucle lorsqu'il s'absente (par échelle sous la fenêtre), puisque la Castafiore exige qu'il joue en permanence après l'avoir surpris à sortir normalement et après avoir relevé 2 malheureuses fausses notes... Et lorsque la Castafiore se fait voler son émeraude, il cherche de son côté...
Irma, qu'on voit dans l'Affaire Tournesol, apparaît d'abord comme une jeune bonne mignonne, dynamique, dévouée mais discrète. Dans les Bijoux, elle s'est "mémérisée" et le contraste avec sa patronne est saisissant, y compris dans les vêtements de nuit et ceux de prison dans les Picaros. Elle pique une première véritable crise de nerfs lorsque la Castafiore craint de s'être fait voler ses bijoux le soir de la représentation télévisée, et une seconde encore plus violente lors de la perte de l'émeraude, suite aux méthodes d'enquête fort maladroites des Dupondt.
Dans les Picaros, on les voit peu, redevenus discrets derrière leur patronne.
A noter aussi qu'Haddock fait montre d'une politesse forcée envers la Castafiore et les femmes en général, mais lorsqu'il tombe sur une dame au téléphone par erreur après être tombé encore et toujours sur la Boucherie Sanzot, son agacement est tel qu'il l'insulte ("Espèce de catachrèse !") alors que la pauvre dame n'a d'autre tort que d'avoir subi l'erreur téléphonique, ce qu'elle fait malgré tout comprendre fermement à Haddock et augmente son énervement (d'où l'insulte) et au bord de la dépression nerveuse, réclame à Tintin au fauteuil roulant pour pouvoir au moins bouger un peu...
Et les 2 paparazzi italiens Gino et son copain, qui ont aussi une ressemblance quasi gémellaire, leurs yeux durs et leur attitude dissimulée évoquent l'idée de personnages peu recommandables, mais ne sont pas des bandits
Toujours sur les Tsiganes dans Les bijoux…
L’oncle Matéo... Lui aussi, il me faisait peur, l’œil noir, farouche. Un des rares beaux hommes dans l’univers de Tintin. On a dit, oui, que les femmes qui apparaissent dans Tintin étaient rarement jolies, quelques jeunes femmes tsiganes (p. 4, 3e ligne, dernière vignette) et la très remarquée Madame Clairmont dans Les Sept Boules de Cristal, tour à tour ravie et souriante (p. 8, dernière ligne, 3e vignette), en colère (p. 9, 1ère vignette), inquiète… voir la suite
Toujours sur les Tsiganes dans Les bijoux…
L’oncle Matéo... Lui aussi, il me faisait peur, l’œil noir, farouche. Un des rares beaux hommes dans l’univers de Tintin. On a dit, oui, que les femmes qui apparaissent dans Tintin étaient rarement jolies, quelques jeunes femmes tsiganes (p. 4, 3e ligne, dernière vignette) et la très remarquée Madame Clairmont dans Les Sept Boules de Cristal, tour à tour ravie et souriante (p. 8, dernière ligne, 3e vignette), en colère (p. 9, 1ère vignette), inquiète (p. 9, 2e ligne, 3e vignette) qui vaut le détour… Mais les hommes, finalement, ont aussi un physique très ordinaire, la plupart du temps. Matéo fait donc la différence. Je suppose qu’Hergé aura voulu lui donner un air noble et fier (avec le foulard et la chemise ? C’est comme ça qu’on représente les nobles parfois. Je ne sais pas, c’est de la pure fantaisie de ma part) : « Parce que monsieur imagine que cet endroit, c’est nous qui l’avons choisi !... Monsieur se figure que ça nous plaît de vivre parmi les ordures… » (p. 4, 2e ligne, 3e vignette). On sent beaucoup de colère chez lui, et qu’il cherche à tout prix à défendre l’honneur des siens. Hergé tempère avec l’intervention d’un vieil homme : « Tais-toi, Matéo, laisse-moi parler à ce gadjo… » (p. 4, 3e ligne, 1ère vignette) qui explique concrètement et calmement leur présence dans la déchèterie. La vieillesse, avec ce personnage et celui de la diseuse de bonne humeur rime avec sagesse ici…
Ce qui est intéressant chez Matéo, c’est qu’Hergé traite avec ce person-nage, selon moi, les préjugés des Bohémiens sur les gens comme nous. On le voit surtout p. 13, après que Tintin ait emmené le camp dans la prairie du château : « Je les déteste, ces gadgé !... Ils font semblant de nous aider, et dans le fond de leur cœur, ils nous méprisent… » (3e ligne, 2e vignette). On remarque à nouveau la bonne intuition, la bonne connaissance de la vie de la vieille femme, qui lui répond en désignant Tintin : « Pas ceux-ci, Matéo, pas ceux-ci ! » (même vignette).
Matéo a la même attitude très soupçonneuse (p. 16, 3e ligne, dernière vignette) alors que Tintin examine l’endroit où les Bohémiens abreuvent leurs chevaux. Le gitan jette une pierre dans l’eau pour le faire partir, alors que Tintin a le visage penché sur la terre près du ruisseau : « Le voilà parti !... Hé ! hé ! Il n’a pas demandé son reste, ce petit morveux !... Je n’aime pas du tout ces façons de venir rôder autour de nous… ».
Vu les préjugés qu’ont le chef de la gendarmerie, Nestor, les Dupondt, on a une certaine compréhension pour la réaction du jeune homme… Qui considère à son tour les gadjés avec beaucoup de méfiance. C’est triste, mais Hergé a bien dépeint la réalité, sans oublier que des deux côtés, il y a des gens prêts à tendre la main et à faire confiance.
Je me demande ce qu’Hergé imaginait pour Matéo plus tard. On peut espérer qu’il arrive un jour, comme la petite grand-mère du camp, à faire la différence entre les gens qui essaient de lui aider et les autres. Je retiens qu’il aime beaucoup Miarka. C’est la seule personne à laquelle il sourit (p. 3, 3e ligne, 2e vignette ; p. 25, dernière vignette de la page).
Les bijoux de la Castafiore
J’ai constaté que plusieurs personnes parlent dans leur commentaire de la place des Tsiganes dans l’album. Ça m’a intéressée, et j’ai repensé à un personnage que j’aime beaucoup, la vieille dame qui dit la bonne aventure à Haddock.
Quand j’étais petite, elle me faisait un peu peur, elle me faisait penser à une sorcière de conte de fées. Je ne comprenais pas non plus le contenu de ses prédictions, comme les personnages de l’album, peut-être, qui n’y font plus… voir la suite
Les bijoux de la Castafiore
J’ai constaté que plusieurs personnes parlent dans leur commentaire de la place des Tsiganes dans l’album. Ça m’a intéressée, et j’ai repensé à un personnage que j’aime beaucoup, la vieille dame qui dit la bonne aventure à Haddock.
Quand j’étais petite, elle me faisait un peu peur, elle me faisait penser à une sorcière de conte de fées. Je ne comprenais pas non plus le contenu de ses prédictions, comme les personnages de l’album, peut-être, qui n’y font plus référence du tout alors que tout ce qu’elle a dit finit par arriver.
On voit qu’elle trouve Haddock sympathique lorsque il ramène Miarka avec Tintin et elle essaie, gentiment, de profiter un peu de l’occasion : « Toi homme généreux. Moi te dire la bonne aventure… Toi mettre un peu d’argent dans ta main. » (p. 3, 3e ligne, dernière image). Bon… au final elle lui fait des prédictions gratos
Et voilà les fameuses prédictions: « Toi faire très attention !... Sinon, accident !... Mais pas grave !... Toi bientôt nouvelle voiture !... OOOH !... Moi voir belle grande dame étrangère… Elle venir te rendre visite… OOOH !... Elle avoir bijoux magnifiques !... Et… OOOH !... grand malheur ! ». – Haddock, étonné et inquiet : « Quoi encore ? » - la femme : « Bijoux partis !... Disparus !... Envolés !... Toi mettre un peu d’argent dans ta main, et moi te dire encore beaucoup de choses ! » (p. ‘, 1ère ligne, 2e et 3e vignette).
J’ai toujours eu du mal à comprendre quand j’étais môme, pour une raison assez rigolote : « Belle grande dame étrangère » ? Euh… la Castafiore n’est pas belle ! Et ce n’est pas une grande dame non plus !
Maintenant, à 37 ans, je comprends ce que la Bohémienne voulait dire. Elle a vu presque tout ce qui allait arriver dans l’album. L’accident pas grave est l’entorse, et en écrivant mon commentaire, je me suis demandée pour rire si la « nouvelle voiture » n’était pas le fauteuil roulant ; j’ai pensé à la blague de Tintin, p. 20, 1ère ligne, dernières vignettes : « Capitaine !... Capitaine !... » - « Voici votre nouvelle voiture de course ! ». Et on voit Haddock partir avec un grand sourire, enfin, après tous ces ennuis . Attention, les Cocos de Paris Flash ne sont pas loin.
On notera avec amusement qu’Haddock n’a pas l’air emballé à l’idée de s’entendre dire la bonne aventure, mais qu’il est curieux en même temps. Ça me fait penser à la place des sciences occultes dans les albums. Il paraît qu’Hergé s’y intéressait, comme on le voit dans Les Sept Boules de Cristal avec Madame Yamilah (p. 8-9). Encore une femme intéressante, même si elle apparaît peu. Un peu à l’ombre du fakir, un homme… Mais c’est l’époque qui voulait ça.
Pour revenir à nos bijoux, j’aime bien la vieille dame. Pour moi, c’est un peu la « grand-mère de Tintin", ou "la grand-mère du monde de Tintin". On a souvent dit qu’Hergé était misogyne, oui, mais celle-ci paraît vraiment sympathique. Je comprends qu’elle essaie un peu de tirer profit de la situation, mais bon, elle a une capacité à vendre, ce qui est utile, vue sa situation. Je pense à Matéo, l’oncle de Markia, qui dit, un peu en colère, au capitaine au sujet de la bosse de la petite fille : « Un médecin !... Vous croyez sans doute que nous avons assez d’argent pour payer un médecin. » (p. 3, dernière ligne, 1ère vignette).
"J'ai été mordu par une petite sauvage ... Puis par un perroquet ... Je me suis fait une entorse ... La Castafiore est arrivée avec son Irma et son espèce de Beethoven ... Et on me dit que je vais avoir des ennuis ! ... Ah ! ha ! ha ! des ennuis ! ... (BLC, 13-II-3) ...
Auto ironie du capitaine à la suite de l'appel téléphonique du capitaine de gendarmerie de Moulinsart ayant pour objet l'invitation de Haddock au bénéfice des Bohémiens (BLC, 13-I et II) ...
PAUVRE Haddock !!! Il ne croit… voir la suite
"J'ai été mordu par une petite sauvage ... Puis par un perroquet ... Je me suis fait une entorse ... La Castafiore est arrivée avec son Irma et son espèce de Beethoven ... Et on me dit que je vais avoir des ennuis ! ... Ah ! ha ! ha ! des ennuis ! ... (BLC, 13-II-3) ...
Auto ironie du capitaine à la suite de l'appel téléphonique du capitaine de gendarmerie de Moulinsart ayant pour objet l'invitation de Haddock au bénéfice des Bohémiens (BLC, 13-I et II) ...
PAUVRE Haddock !!! Il ne croit pas si bien dire ... même si les "ennuis" dont question, parsemant l'album, relèvent essentiellement et quasi exclusivement de l'arrivée de la Castafiore ... Comptabilisons-les :
1° le réveil "HI-I-I-I-I" succédant au cauchemar "perroquet" (BLC, 14-IV-4) ;
2° la "visite" incongrue de Lampion (BLC, 17,I-II-III-IV) ;
3° l'arrivée du piano (BLC, 18-I) ;
4° l'invitation incongrue de la Castafiore au journaleux de Paris-Flash (BLC, 18-IV-3) ;
5° le début des vocalises de la Castafiore (BLC, 19-II) ;
6° le perroquet lui assénant un coup sur le nez (BLC, 19-III-4) ;
7° la fuite des "zèbres qui ont détalé comme des lapins" (BLC, 21-II-1) ... On saura plus tard qu'il s'agit des reporters du Tempo di Roma, poursuivant la Castafiore ;
8° la piqure d'une guêpe (BLC, 24-II-3) du fait de la Castafiore et les "soins" de celle-ci (BLC,24-III-1), alertant les journaleux de Paris-Flash arrivés entre-temps, et qui auront des développements imprévisibles ... ;
9° concrétisation de ces "développements" en l'article IMBECILE de Paris-Flash annonçant son "mariage" avec la Castafiore (BLC, 27-II) et tout ce qui s'ensuit en forme de "félicitations" incongrues (BLC, 27,28 et 29) ;
10° l'arrivée de la télévision, convoquée par la Castafiore (BLC, dès 30-III-3), comme déjà les reporters de Pari-Flash, remplissant les planches 30 à 40 (Notons le bon tour que Haddock inflige à la Castafiore par le biais du perroquet, perturbant l'émission (BLC, 34-II-2 et 3) ;
11° les "ennuis" que lui causent indirectement la pseudo disparition des bijoux (BLC, planches 36 à 40) : A PREUVE : il demeure "sur le pont" (BLC, 40-II-2) ;
12° l'engueulade homérique de la Castafiore, cherchant querelle à toute la maisonnée (sauf à Tintin !), du fait de l'article du "Tempo di Roma" (BLC, 41 et 42) ;
13° la disparition de l'émeraude (la "bimboleterie" - BLC, 43-IV-1 -) et les multiples développements du fait (BLC, de 43 à 61) ... Notons qu'à partir de là, les ennuis personnels du capitaine s'estompent enfin ... bien que semblent s'accomplir les avertissements du capitaine de gendarmerie, s'agissant des Bohémiens !!!
14° libéré de son plâtre et de sa chaise roulante, Haddock trouve le moyen de valdinguer par terre (BLC, 54-IV-1) ;
15° en "conclusion", le fait que, faisant une nouvelle chute dans l'escalier, il détruit de lui-même la marche ENFIN réparée (BLC, 62-III-3 et IV-1) ...
A cet égard, n'omettons SURTOUT PAS les ennuis que lui causent la marche cassée et les promesses maintes fois réitérées et jamais accomplies du marbrier Boulu :
1° en BLC 5-II-2b, 3 ;
2° en BLC 20-I-1 ;
3° en BLC 26-I-1, 2 ;
4° en BLC 41-I-3 ;
5° en BLC 57-II-3 ;
Et Tintin, dira t-on ... ? Il retrouve le rôle en "solitaire" qui lui convient si bien ET sa relation originelle privilégiée avec Milou (qui, significativement, recommence à parler !) en quatre sections de l'album : BLC, 13-III-IV et 14, I ...15-IV et 16 ... 40-II-III-IV ... 50-IV à 54-II ... et résout le pseudo "mystère" de l'émeraude (BLC, 57-IV à 60-II) ...
Concernant monsieur Boullu, la mauvaise foi est largement prouvée. Surprenant que le capitaine Haddock n'ait pas remarqué sa présence au sein de la fanfare venue au château... Cependant on notera que le capitaine Haddock s'oppose à ce qu'on offre du champagne aux membres de la fanfare ....et que c'est la Castafiore qui a eu le dernier mot (son autorité passe au dessus de celle de ses hôtes dans le récit).
Pas mal conçue la vignette où le bandeau circonstanciel mentionne '' Quelques verres plus… voir la suite
Concernant monsieur Boullu, la mauvaise foi est largement prouvée. Surprenant que le capitaine Haddock n'ait pas remarqué sa présence au sein de la fanfare venue au château... Cependant on notera que le capitaine Haddock s'oppose à ce qu'on offre du champagne aux membres de la fanfare ....et que c'est la Castafiore qui a eu le dernier mot (son autorité passe au dessus de celle de ses hôtes dans le récit).
Pas mal conçue la vignette où le bandeau circonstanciel mentionne '' Quelques verres plus tard''.
"L'Affaire Boullu" ... ou "comment" on parvient à être "absent" ... tout en étant là !!!
D'une part, les "promesses" (et les "excuses") jalonnant l'album (je reproduis un extrait de mon intervention du 06 janvier 2015) :
1) 5-II-2b, 3 : "surchargé de travail", il promet de venir à Moulinsart "le lendemain, à la première heure" ... "Vous pouvez compter sur moi, Monsieur" ;
2) 20-I-1 : "le lendemain" :… voir la suite
"L'Affaire Boullu" ... ou "comment" on parvient à être "absent" ... tout en étant là !!!
D'une part, les "promesses" (et les "excuses") jalonnant l'album (je reproduis un extrait de mon intervention du 06 janvier 2015) :
1) 5-II-2b, 3 : "surchargé de travail", il promet de venir à Moulinsart "le lendemain, à la première heure" ... "Vous pouvez compter sur moi, Monsieur" ;
2) 20-I-1 : "le lendemain" : il a dû "terminer une pierre tombale" ... c'était "urgent" ... et il promet d'être à Moulinsart "le lendemain ... à la TOUTE première heure ... sans AUCUNE faute" ;
3) 26-I-1, 2 : "trois jours ont passé" : c'est Mme Boullu (tout aussi "endormie" que son mari) qui répond ... Boullu est "parti depuis le matin" (lors que, sur la même vignette, on peut le voir derrière elle en train de lire "Paris Flash" d'où ... le télégramme de "félicitations" qui va suivre) ... elle "n'est pas au courant" et ... le lui dira "sans faute" ;
4) 41-I-3 : "trois jours ont (à nouveau) passé" : Boullu répond : il y a eu "un mariage : la fille de ma belle-sœur" et il promet "d'être sur place" ... le lendemain ... Si, si, sans AUCUNE faute ... c'est promis" ;
5) 57-II-3 : "trois semaines ont passé" : il y a eu "les congés payés" ... puis "la grippe" ... et il annonce sa venue non pas "demain" mais "tout au début de la semaine prochaine" !!! Ayant raccroché, il prend à témoin sa femme de ces gens "pressés", cause de toutes ces "maladies de cœur" (57-III-1) !!!
Soit, pas moins de CINQ semaines (à partir du jour où Haddock décide de montrer - à Nestor - "comment il faut s'y prendre" - BLC, 5-I-3 -) pour se disposer à venir faire son métier ... ce, sans compter le temps antérieur, impossible à définir, au cours duquel il aura accumulé à l'adresse de Nestor semblables "promesses" et ... semblables absences ... "excusées" !!!
Toutefois, il vient au château (OUI - OUI !), parmi les musiciens de "l'Harmonie de Moulinsart", participer à l'aubade célébrant le (pseudo !) mariage de la Castafiore (personnalité internationale) avec le capitaine Haddock (personnalité "locale" !) : on le distingue de profil, à l'extrême droite de la case BLC, 29-IV puis, TRÈS nettement, de face, en BLC, 30-I-2, durant le ... "bla-bla" du chef de fanfare (il semble bien qu'il s'agisse du ... boucher Sanzot !)... avant que de le considérer, "quelques verres plus tard", en BLC 30-II, aussi saoul que ses pareils !!! Ben oui ... quand on peut s'enfiler un petit coup à l’œil ...
Comment se fait-il que Haddock ne l'ait pas "harponné" au passage ... ?
A l'inverse de Thierry Groensteen ,qui, dans "Le rire de Tintin", estime que "l'exaspérant M. Boullu", paraissant "nimbé d'un certaine innocence bonhomme" est, en quelque sorte, pardonné d'avance, il convent d'estimer que Hergé s'est, à travers le "prisme" du marbrier/trompettiste, "vengé" de la cohorte d'entrepreneurs qui ont mis pas moins de DIX ans à restaurer l'ancienne auberge de campagne dont il avait fait l'acquisition en 1949 ... ainsi qu'en témoigne une lettre à un de ses amis que l'on peut dater de la fin 1949 ou du début 1950 ... Tout particulièrement d'un ardoisier ...
Tous, nous avons eu "notre" M. Boullu ... Pour ma part personnelle, il s'est "incarné" en le négociant, fournisseur et réparateur de poêle à pellets à qui il faut des semaines (voire des mois pour venir faire son métier !) ... sa femme offrant une frappante similitude avec ... Mme Boullu !!!
Suite imaginée pour l'interrogatoire de Miarka :
Le policier chargé de l'interrogatoire :
Nous avons trouvé dans tes affaires une paire de ciseaux en or appartenant à Madame Bianca Castafiore. Où as tu mis l'émeraude que tu as volée ?
Miarka :
Je vous assure je n'ai rien volé !
Le policier :
Je saurai te faire délier la langue. Sache que je déteste les menteuses !
Miarka en pleurant :
Pitié monsieur le policier ! J'ai trouvé ces ciseaux par hasard ! .... et je n'ai… voir la suite
Suite imaginée pour l'interrogatoire de Miarka :
Le policier chargé de l'interrogatoire :
Nous avons trouvé dans tes affaires une paire de ciseaux en or appartenant à Madame Bianca Castafiore. Où as tu mis l'émeraude que tu as volée ?
Miarka :
Je vous assure je n'ai rien volé !
Le policier :
Je saurai te faire délier la langue. Sache que je déteste les menteuses !
Miarka en pleurant :
Pitié monsieur le policier ! J'ai trouvé ces ciseaux par hasard ! .... et je n'ai pas volé l'émeraude !
Matteo :
Arrêtez s'il vous plaît. Elle dit la vérité. Laissez la tranquille !
Le policier :
Silence ! C'est la jeune fille que j'interroge pas vous !
(En se tournant vers ses hommes) ''faites sortir Monsieur et tous ses proches afin que nous puissions être seuls pour poursuivre l'interrogatoire.''
Et à Miarka :
''Et maintenant tu vas nous répondre et nous dire la vérité. Tu as participé au vol des bijoux de Bianca Castafiore. Avoue !''
Miarka : Mais puisque je n'ai rien volé !
Le policier :
Puisque que tu refuses d'avouer le vol on va te transférer dans un centre de redressement et là bas on saura te dresser !
Hergé ayant lu Rémi sans famille de Hector Malot où en Angleterre le jeune garçon est accusé à tort d'un vol on aurait pu s'inspirer de ce passage pour dénoncer la façon dont on peut fabriquer les coupables quand la police refuse de croire à l'innocence de personnes réputées chapardeuses.
La Castafiore appelle Nestor de toute les façons:
Norbert, Prosper et plein d'autres. Tous sauf... Nestor!
Je pense qu'Alonzo Perez et Bada Ramon n'ont pas voulu laisser l'indice car quelqu'un d'autre aurait pu l'entendre...
Effectivement, le capitaine Haddock à bien envie de tuer son perroquet ! Mais devant la Castafiore, il n'ose pas l'insulter. Mais le foudroie quand même du regard.
Bada Ramon aussi veut tuer le perroquet de Balthazar. Alonzo essaie de l'arrêté, mais si il avait su que le perroquet aller parler...
À noter que le capitaine Haddock manque de peu de tuer le perroquet en lui envoyant un magazine dans sa direction allant jusqu'à faire tomber son perchoir. On se demande si Hergé n'aurait pas lu un roman de la Comtesse de Ségur :la sœur de Gribouille. Heureusement le capitaine n'ira pas plus loin que le personnage du roman de la Comtesse de Ségur bien que ce ne soit pas l'envie qui lui manque.