Comme Alfred Hitchcock s'invitant fugitivement dans ses films, Hergé n'a pas résisté au plaisir de se mêler à l'action de ses personnages. En toute discrétion, il a choisi d'y paraître en reporter prenant des notes lors du départ de Tintin pour le Congo ou s'informant, crayon en main, auprès d'un paysan devant les grilles du château de Moulinsart, lorsque le mystère du verre brisé fait la une de toute la presse dans L'Affaire Tournesol. Dans le monde d'Hergé, rares sont les personnages inventés de toutes pièces. La plupart sont inspirés par des proches de l'auteur, des figures historiques ou des célébrités de l'époque.
De Abdallah à Zorrino
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Laszlo Carreidas
Nom : Carreidas
Prénom : Lazlo
Profession : Constructeur d’avions
S’il y a une personnalité qui sort de l’ordinaire dans la galerie de portraits créée par Hergé, c’est bien celle du milliardaire Laszlo Carreidas. L’homme, très riche, ne laisse pourtant rien paraître de son état de fortune, car ses vêtements ne sont certes pas à l’image de sa condition sociale. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’air triste qu’il affiche. L’expression du visage, la démarche du bonhomme, ses propos, rien décidément ne peut nous éclairer sur le fait que cette créature qui inspire avant tout la pitié est un grand capitaine d’industrie, patron dans plusieurs secteurs industriels.
C’est clairement Marcel Dassault, fondateur des entreprises du même nom. Pierre Assouline raconte que «Carreidas est une caricature du génial constructeur des Mirage et des Mystère. Il lui a beaucoup emprunté : sa silhouette, son chapeau, son cache-col, son côté frileux... ».
Hergé a sans aucun doute pensé à Dassault. Mais pas uniquement. Ainsi, ce qu’on sait de l’avionneur ne signale pas de pingrerie particulière. Cette pingrerie, Hergé l’emprunta plutôt à Jean Paul Getty, un célèbre magnat du pétrole. Alors que sa fortune approchait les 4 milliards de dollars, il avait équipé sa propriété de Los Angeles de téléphones à pièces, dont ses invités étaient priés de se servir.
De même, en soulignant la phobie des microbes de Laszlo Carreidas qui l’empêche de serrer les mains (vraie phobie ou vrai manque de respect pour ses interlocuteurs ?), Hergé pensait-il sans doute davantage à Howard Hughes, dont la phobie de la contamination était telle qu’il a passé les dix dernières années de sa vie reclus et nu, dans des chambres d’hôtel, avec interdiction à quiconque d’y entrer, n’acceptant que la présence d’infirmiers...
Avec son chapeau et son paletot froissé, son écharpe misérable et ses lunettes qui lui tombent sur le nez, Laszlo Carreidas n’a rien de l’image classique du milliardaire.Mais Carreidas va surtout dévoiler l’ampleur de sa face obscure sous l’influence du sérum de vérité. Son nom renvoie au "carré d'as" qui d'ailleurs figure sur la queue de son avion supersonique.
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